"J'ai décidé d'être candidate à la présidence de la République française", a déclaré devant ses partisans à Rouen (Ouest) Anne Hidalgo, 62 ans, créditée selon les sondages actuels de 7 à 9% des intentions de vote au premier tour, un résultat qui serait largement insuffisant pour se qualifier au second tour.
Parti socialiste affaibli
Figure d'un Parti socialiste affaibli, Anne Hidalgo, dont la volonté de se lancer n'était plus un secret, a dit être "candidate pour offrir un avenir à nos enfants, à tous nos enfants".
Ciblant le président Emmanuel Macron, régulièrement accusé d'arrogance par ses opposants, elle a dit vouloir "mettre fin au mépris", et a insisté sur le "respect".
Son nom vient s'ajouter à la longue liste des candidats qui veulent incarner la gauche, dans un paysage politique français marqué ces dernières années par la progression de l'extrême-droite de Marine Le Pen et l'émergence d'Emmanuel Macron au centre.
Transition écologique
Appelant du dépassement des "divisions stériles", vantant son "expérience", sa "vision", Anne Hidalgo entend placer le thème de la transition écologique au coeur de sa campagne, après avoir mené depuis 2014 à Paris une politique visant à réduire la pollution automobile.
Interdiction des voitures diesel d'ici 2024, piétonnisation d'une partie des quais de Seine, multiplication des pistes cyclables, limitation de la vitesse à 30km/h: elle a peu à peu fait de son engagement "vert" sa marque de fabrique.
"Nous devons réussir la transition écologique", a-t-elle lancé, promettant un "plan sur 5 ans pour décarboner notre économie", mais aussi des négociations pour augmenter les salaires, plus de décentralisation, entre autres.
Autoritarisme et écoute
Anne Hidalgo est aussi critiquée sur la multiplication anarchique des vélos et trotinettes, sa politique de travaux publics, la saleté des rues, la prolifération des rats ou la hausse de la délinquance.
"Madame Hidalgo est responsable de l'explosion de la délinquance des mineurs à Paris", a par exemple déclaré vendredi Rachida Dati, figure de la droite parisienne.
Ses critiques dénoncent aussi son autoritarisme. "J'ai le même caractère que mon père, explosif !", disait-elle en 2013. Mais cette féministe note aussi que souvent "l'autorité d'un homme devient l'autoritarisme d'une femme".
Ses soutiens défendent au contraire "son écoute" et sa "capacité à rassembler".
Elle "a une capacité à comprendre les difficultés des Français", analyse le premier secrétaire du PS Olivier Faure. C'est "une force tranquille", dit-il, reprenant le fameux slogan de François Mitterrand, grande figure tutélaire du Parti socialiste, lors de sa première campagne présidentielle victorieuse en 1981.
Ses partisans saluent aussi la "stature internationale" de celle qui a géré pendant quatre ans le réseau des plus grandes villes du monde et qui a obtenu l'attribution des JO à Paris en 2024.
jfe avec agences
Marine Le Pen à plein temps en vue de la campagne
Marine Le Pen passe la main dimanche à Fréjus (Var) à son numéro deux Jordan Bardella pour dépasser son parti et plonger dans une campagne présidentielle en avocate des "libertés", sous l'oeil d'un concurrent potentiel, Eric Zemmour.
Tout sourire, la candidate à l'Elysée porte sur sa première affiche de campagne, tirée à 500'000 exemplaires, une veste blanche qui fait ressortir les lettres "vert empire" de son slogan "Libertés, libertés chéries", inspirées d'un couplet de La Marseillaise. Sans le nom Le Pen et sans le nom de son parti, le Rassemblement national.
Car la dirigeante d'extrême droite entend se libérer, le temps de sa campagne. Elle lègue à Jordan Bardella un mouvement surendetté, secoué par l'échec des régionales en juin, avec des effectifs en baisse, à quelque 25'000 adhérents (45'000 officiellement), selon des sources concordantes, au lieu de 60'000 en 2016.
Muée en candidate des Français et plus seulement du RN, elle prononcera un discours dimanche au théâtre romain de Fréjus pour défendre les "libertés" et annoncer de nouvelles propositions "concrètes".
"Soutien complet" d'Edouard Philippe à Emmanuel Macron
L'ex-Premier ministre Edouard Philippe a annoncé dimanche qu'il apporterait un soutien "complet" au président Emmanuel Macron pour la présidentielle de 2002.
"Mon soutien sera complet au président de la République en 2022", a affirmé le maire du Havre dans l'émission 7 à 8 de TF1, confirmant qu'il allait créer un mouvement pour le soutenir, invoquant plusieurs raisons dont la "loyauté" et la nécessité d'"accentuer" les réformes lancées depuis 2017.