Abdul Baqui Haqqani a souligné lors d'une conférence de presse à Kaboul l'importance du système universitaire, alors que l'Occident accuse les talibans de vouloir négliger l'éducation. Il a également confirmé que le gouvernement allait mettre fin à la mixité des cours permise jusqu'ici dans les universités.
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"Nous avons décidé de séparer (les hommes et les femmes) car la mixité est contraire aux principes de l'islam et à nos traditions", a-t-il affirmé. Selon lui, la mixité a été imposée par le gouvernement pro-occidental de ces 20 dernières années alors que des universités réclamaient elles un enseignement séparé.
Le nouveau gouvernement taliban avait annoncé la semaine dernière qu'il allait permettre aux femmes d'étudier à l'université, sous de strictes conditions, notamment vestimentaires (port de voile intégral) et de séparation des hommes et femmes, dans des classes séparées ou par un rideau dans les cours où les femmes sont peu nombreuses.
Inquiétudes des universités
Cette annonce nourrit l'inquiétude de certaines universités, qui affirment qu'elles n'auront pas les moyens matériels et financiers de s'adapter à la non mixité, et que cela pourrait encourager les étudiants, habitués à la mixité, à quitter le pays pour aller étudier ailleurs.
Elle préoccupe aussi l'Unesco qui a estimé vendredi que les "immenses" progrès accomplis depuis 2001 en matière d'éducation en Afghanistan étaient en "danger" avec les talibans, alertant sur les risques d'une "catastrophe générationnelle" qui pourrait affecter le développement du pays "pour des années".
ats/asch
La police afghane au travail aux côtés des talibans à l'aéroport de Kaboul
La police afghane a repris le travail aux points de contrôle de l'aéroport de Kaboul aux côtés des talibans, a-t-on appris dimanche auprès de deux officiers, une première depuis la prise de pouvoir du mouvement islamiste le 15 août.
Des membres de la police afghane se trouvaient dimanche à plusieurs points de contrôle situés à l'extérieur des principaux bâtiments de l'aéroport, a constaté un journaliste de l'AFP sur place.
Un employé de l'aéroport, chargé de la sécurité pour une compagnie privée, a confirmé que la police avait été déployée autour de l'aéroport dès samedi.
"Ils assurent la sécurité avec les talibans", a-t-il dit à l'AFP, une semaine après l'appel lancé par les nouveaux maîtres du pays aux ex-forces gouvernementales pour qu'elles rejoignent les nouveaux services de sécurité.
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