"Bien qu'Eric Zemmour ne se soit pas déclaré candidat à l'élection présidentielle qui aura lieu dans 7 mois, le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA)" contraint Cnews à cette décision, regrette ainsi la chaîne dans un communiqué lundi.
"J'en suis fort triste, a commenté lundi matin Eric Zemmour, invité sur Cnews. Je pense que c'était inévitable. Je pense que le CSA l'a fait exprès, l'a fait volontairement". "Et après mûre réflexion (...) on a bien compris que c'était la seule solution raisonnable. Quand on ne peut pas résister, il faut rompre et résister ailleurs", a-t-il ajouté.
Mercredi, le CSA avait demandé aux médias audiovisuels de "décompter", à partir du lendemain, "les interventions" du polémiste phare de CNews. Le Conseil considère qu'il peut être "regardé dorénavant, tant par ses prises de position et ses actions, que par les commentaires auxquels elles donnent lieu, comme un acteur du débat politique national".
L'émission du jeudi 9 septembre, premier jour d'application de la décision du CSA, a rassemblé 852'000 téléspectateurs, selon Médiamétrie, contre 712'000 la veille et 666'000 le mardi 7 septembre.
Ambitions présidentielles
On prête depuis plusieurs mois au polémiste de 63 ans une ambition présidentielle. Il a d'ailleurs affirmé samedi qu'il "n'avait pas peur" d'être éventuellement candidat à la présidentielle, qu'il en avait "envie", mais qu'il voulait "choisir son moment".
Un sondage début septembre le créditait d'environ 8% des intentions de vote au premier tour de la présidentielle, un score largement insuffisant pour passer au deuxième tour, mais qui pourrait handicaper la candidate de l'extrême-droite Marine Le Pen, finaliste en 2017, et pour l'instant bien placée pour accéder de nouveau au deuxième tour.
Identité française, immigration et islam
Les prises de position d'Eric Zemmour, qui se concentrent sur l'identité française, l'immigration et l'islam lui valent régulièrement depuis une dizaine d'années des poursuites en justice. Plusieurs fois relaxé, il a toutefois été condamné à deux reprises pour provocation à la haine raciale.
Depuis son arrivée en octobre 2019 sur CNews, les plaintes se sont multipliées à l'encontre de la chaîne d'info et du polémiste, qui a dopé ses audiences avec son émission quotidienne "Face à l'info", avec Christine Kelly.
Eric Zemmour, qui a débuté en tant que journaliste, s'est fait connaître du grand public dans les années 2000 par ses interventions télévisées, dans "On n'est pas couché" de Laurent Ruquier sur France 2.
Présent également dans la presse écrite, Eric Zemmour a travaillé principalement pour Le Figaro, qu'il a intégré en 1996. Il a annoncé début septembre sur Twitter cesser sa chronique hebdomadaire pour le quotidien afin de partir "à la rencontre des Français pour leur présenter (son) nouveau livre", "La France n'a pas dit son dernier mot", qui doit sortir jeudi.
afp/cab