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Genève accueille une conférence de l'ONU sur la crise humanitaire en Afghanistan

Une famille afghane en route vers le Pakistan. [Reuters - Abdul Khaliq Achakzai]
Conférence à Genève sur la crise humanitaire en Afghanistan / La Matinale / 1 min. / le 13 septembre 2021
L'Afghanistan est "peut-être confronté à son heure la plus précaire". Au début d'une conférence ministérielle lundi depuis Genève, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé les Etats membres à davantage de financement et "rapidement".

Une quarantaine de dirigeants, dont le conseiller fédéral Ignazio Cassis, participent à cette réunion hybride. L'objectif est d'atteindre un peu plus de 600 millions de dollars (plus de 553 millions de francs) pour aider 11 millions d'Afghans jusqu'à la fin de l'année. Avant même ces dernières semaines, ce pays faisait face "à l'une des pires crises humanitaires au monde", affirme Antonio Guterres.

Le secrétaire général de l'ONU a rappelé aux talibans leurs promesses, la semaine dernière auprès de son chef des affaires humanitaires Martin Griffiths, de garantir que l'assistance puisse être acheminée. Le personnel humanitaire doit pouvoir oeuvrer en sécurité, sans intimidation, selon Antonio Guterres. Le même jour, le numéro deux du gouvernement taliban Abdul Ghani Baradar a fait suivre par écrit ces engagements oraux.

De premiers vols humanitaires ont pu délivrer des médicaments et de la nourriture et, lundi, un premier appareil commercial a aussi atterri en Afghanistan. "Il faut bien davantage", insiste le secrétaire général.

515'000 réfugiés supplémentaires attendus

Selon l'ONU, 97% de la population pourrait être exposée à la pauvreté dans les prochains mois. Au total, 93% n'ont pas suffisamment mangé depuis l'arrivée des talibans à Kaboul il y a moins d'un mois. Beaucoup pourraient manquer de nourriture fin septembre. Antonio Guterres a annoncé le déblocage de 20 millions de dollars d'urgence.

L'effort doit être maintenu à plus long terme. L'économie locale doit être soutenue et les réfugiés accueillis, affirme Antonio Guterres. Le Pakistan et l'Iran rassemblent déjà 90% des Afghans qui ont fui des décennies de guerre dans leur pays. Et le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) s'attend à jusqu'à 515'000 réfugiés supplémentaires d'ici la fin de l'année.

Le CICR demandera 150 millions de plus

Lors de cette conférence internationale d'aide à l'Afghanistan, le président du Comité international de la Croix-Rouge Peter Maurer a révélé dans La Matinale de lundi que le CICR allait demander 150 millions de plus.

Cet argent est vital. Avant même la prise de Kaboul par les talibans le mois dernier, la moitié de la population afghane, soit 18 millions de personnes, dépendait déjà de l'aide humanitaire.

Au micro de la RTS, Peter Maurer a encore rappelé que "trois crises se joignent en Afghanistan, un crise économique d'un pays en guerre depuis 40 ans, avec des destructions, des déplacements de population, une crise politique parce qu'un mouvement non étatique gouverne un pays et qu'il n'est pas encore reconnu pour le moment, une crise humanitaire qu'on voit à chaque coin de ce pays. Il est temps de focaliser son attention sur la population afghane qui est dans une situation misérable", a t-il conclu.

>> Son interview complète dans La Matinale :

L'invité de La Matinale - Peter Maurer, président du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) (vidéo)
L'invité de La Matinale - Peter Maurer, président du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) (vidéo) / L'invité-e de La Matinale (en vidéo) / 10 min. / le 13 septembre 2021

Mieux à New York

Pour Romuald Sciora, chercheur associé à l'Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS) et spécialiste des Nations unies, interrogé dans La Matinale, le fait que cette réunion se tienne à Genève est une bonne chose mais pas forcément la meilleure.

"Cette réunion de Genève n'est que symbolique. Elle est très importante mais elle aurait dû se tenir à New York. Elle aurait eu plus de poids auprès des médias américains, ce qui aurait permis de sensibiliser un peu plus l'opinion américaine, car c'est la seule chose qui poussera l'administration Biden à vraiment aider et soutenir la population afghane".

Benjamin Luis/lan avec agences

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L'ONU déçue par le manque de diversité du gouvernement taliban

La Haute-Commissaire aux droits de l'homme de l'ONU Michelle Bachelet s'est déclarée "déçue" lundi du manque de diversité du gouvernement des talibans en Afghanistan et s'est inquiétée du traitement des femmes et de la répression de plus en plus violente des voix dissidentes.

"Je suis déçue par le manque d'inclusion de ce que l'on appelle le gouvernement de transition, qui ne comprend aucune femme et peu de membres non pachtounes", a souligné la Chilienne à l'ouverture de la 48ème session du Conseil des droits de l'homme à Genève.

Elle s'est également déclarée inquiète en raison du fait que "contrairement aux engagements des talibans de maintenir les droits des femmes, ces trois dernières semaines les femmes ont au contraire été progressivement exclues de la sphère publique".

>> Les précisions du 12h30 :

Lundi 22 février: une salle vide pour le discours du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres à l'ouverture de la 46e session du Conseil des droits de l'homme à Genève. [Keystone - Salvatore Di Nolfi]Keystone - Salvatore Di Nolfi
L'Afghanistan, sujet phare des conversations à Genève pour la session du Conseil des droits de l'homme / Le 12h30 / 2 min. / le 13 septembre 2021

Ignazio Cassis demande une aide humanitaire rapide

Il ne faut pas se "décourager" malgré les défis importants en Afghanistan, selon Ignazio Cassis. Lors de la réunion ministérielle organisée lundi par l'ONU depuis Genève, le conseiller fédéral a appelé à une "intervention humanitaire rapide".

"La conférence d'aujourd'hui est un premier pas", estime le chef de la diplomatie suisse. Alors que la Suisse s'était dite immédiatement prête à accueillir une réunion internationale après l'arrivée des talibans à Kaboul, il a remercié le secrétaire général de l'ONU pour son initiative.