Hôpitaux, maisons de retraite, soignants libéraux, aides à domicile, ambulanciers ou encore pompiers. Deux mois après son annonce par Emmanuel Macron, l'obligation vaccinale s'applique désormais à tout le système de soins, au sens large. Mais une petite minorité de ces professionnels et professionnelles n'a toujours pas reçu de première dose.
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Les réfractaires sont prévenus: celles et ceux qui ne peuvent justifier d'une première injection, d'une contre-indication vaccinale ou d'une contamination récente "ne peuvent plus exercer leur activité" dès mercredi. Pour les salariées et salariés concernés, cela doit se traduire par la suspension immédiate du contrat de travail, sans rémunération.
Les estimations sur le nombre de personnes concernées varient du simple au décuple selon les sources. D'après Santé publique France, qui se base sur des échantillons de l'Assurance maladie, 89,3% des soignants et soignantes avaient reçu au moins une dose dans les structures accueillant des personnes âgées dépendantes.
Chaos redouté en cas de baisse du personnel soignant
"Il y aura peut-être 1% à 2% de suspensions", estime Florence Arnaiz-Maumé, secrétaire générale du syndicat des Ehpad privés. Rapporté aux "300'000 à 350'000 salariés" du secteur, "on peut s'attendre à environ 3000 contrats de travail suspendus dans les prochains jours", prédit-elle.
Dans les milieux syndicaux, on craint un chaos dans ces secteurs en tension en cas de réduction forcée du personnel. "Même avec 5% de personnel en moins, ça ne tourne plus", estime le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez.
Déjà, l'hôpital de Montélimar doit se résoudre à "des déprogrammations d'interventions non urgentes", du fait de "l'absence de trois médecins anesthésistes travaillant au bloc" ainsi que de trois allergologues, tous par opposition à l'obligation vaccinale, indique le directeur adjoint de l'hôpital Philippe Charre.
afp/jop
Une élue déchue lance son mouvement "anti-système"
La députée Martine Wonner, fervente militante contre les mesures sanitaires et relais régulier de thèses conspirationnistes, a lancé en Alsace sa propre formation politique baptisée "Ensemble pour les libertés" (EPL). Cette ancienne députée de la majorité présidentielle avait été exclue de son groupe à l'Assemblée nationale après des propos appelant à "envahir" les permanences des parlementaires.
"Ce n'est ni un mouvement, ni un parti politique" mais une "force de rassemblement citoyenne", a-t-elle expliqué, précisant que EPL entendait défendre "toutes les libertés".