"Si le gouvernement du Mali passe de tels accords avec la Russie, cela contredit tout ce que l'Allemagne, la France, l'Union européenne et l'ONU ont fait au Mali depuis 8 ans", a mis en garde sur Twitter Annegret Kramp-Karrenbauer.
L'armée allemande est présente au Mali avec près de 1500 soldats, déployés dans le cadre de la mission de formation de l'Union européenne ou de la mission Minusma, dirigée par l'ONU.
Un possible retrait des troupes françaises
Les autorités françaises s'étaient déjà ouvertement inquiétées mardi des discussions entre Bamako et la société privée russe, avertissant qu'un déploiement de ces paramilitaires au Mali pourrait entraîner un retrait des troupes françaises, qui y combattent depuis huit ans les groupes djihadistes.
"Le ministre français des Affaires étrangères (Jean-Yves Le Drian) a fait référence à une éventuelle coopération entre le Mali et des mercenaires privés (...) et nous trouvons également la possibilité d'une telle coopération extrêmement préoccupante, cela ne fait aucun doute", avait commenté mercredi matin une porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères.
Un groupe déjà actif en Centrafrique et en Libye
La junte au pouvoir à Bamako étudie la possibilité, selon une source française proche du dossier, de conclure avec Wagner un contrat sur le déploiement d'un millier de paramilitaires russes au Mali moyennant finances, pour former ses forces armées et assurer la protection des dirigeants. De source sécuritaire ouest-africaine, des contreparties minières seraient discutées.
Le groupe Wagner, avec qui Moscou dément tout lien, fournit des services de maintenance d'équipements militaires et de formation mais est également accusé de mercenariat et suspecté d'appartenir à un homme d'affaires proche du Kremlin, Evguéni Prigojine.
Ses hommes interviennent déjà en Centrafrique et en Libye. Des médias occidentaux ont fait état d'une présence au Soudan et ils seraient passés au Mozambique.
afp/ther