Alors qu'il s'est fixé comme priorité de lutter contre les inégalités territoriales et d'améliorer les conditions de vie de ses compatriotes après la crise du Covid-19, Boris Johnson s'est résigné après plusieurs semaines d'atermoiement à écarter plusieurs ministres dont les faux pas à répétition avaient fini par brouiller son message.
Le ministre des Affaires étrangères Dominic Raab, sous le feu des critiques depuis ses vacances en Crète en pleine offensive des talibans sur Kaboul, a ainsi été remplacé par Liz Truss, deuxième femme seulement à occuper ce poste. Elle était auparavant au Commerce.
Dominic Raab, qui avait assuré l'intérim à la tête du gouvernement quand Boris Johnson avait été hospitalisé en réanimation pour cause de COVID-19 en 2020, se consolera au ministère de la Justice, en remplacement de Robert Buckland, et avec un statut honorifique de vice-Premier ministre.
Michael Gove ministre du Logement
Rival de Dominic Raab au sein du parti conservateur, mais grand partisan du Brexit comme lui, Michael Gove a été nommé ministre du Logement à la place de Robert Jenrick et surtout chargé de superviser la stratégie du gouvernement pour réduire les inégalités.
"Nous savons que les Britanniques souhaitent également que nous répondions à leurs priorités, et c'est pour cela que le Premier ministre veut s'assurer d'avoir la bonne équipe pour (cette mission)", a déclaré le porte-parole de Boris Johnson à des journalistes.
Préserver l'unité du Royaume
Signe de l'inquiétude de Londres sur un possible délitement du Royaume-Uni sous l'effet du Brexit et de la pandémie, Michael Gove s'est aussi vu confier la mission délicate de préserver les relations entre les quatre nations britanniques (Angleterre, Ecosse, Pays-de-Galles et Irlande du Nord).
Le ministre de l'Education, Gavin Williamson, dont le départ était largement attendu, a également été écarté après avoir été critiqué pour sa gestion de la fermeture des écoles pendant la pandémie.
Les rumeurs sur un remaniement gouvernemental circulaient depuis plusieurs semaines en Grande-Bretagne.
Confirmé dans ses fonctions, le ministre des Finances, Rishi Sunak, était assis aux côtés de Boris Johnson ce mercredi lors de la séance des questions au gouvernement à la Chambre des communes.
Un timing dénoncé par l'opposition travailliste
Depuis la large victoire de son Parti conservateur aux élections législatives de fin 2019, Boris Johnson a consacré l'essentiel de son action politique à la lutte contre l'épidémie de COVID-19, qui semble désormais en partie maîtrisée avec la vaccination.
Mais alors que Boris Johnson aspire à tourner la page d'une gestion chaotique de la pandémie et des conséquences du Brexit, le jour choisi pour annoncer le remaniement gouvernemental n'a pas échappé aux critiques, en plein examen par le Parlement d'une motion déposée par l'opposition travailliste contre la décision du gouvernement de supprimer les aides supplémentaires accordées aux familles défavorisées pendant la crise.
reuters/ther