"La première grande initiative de ce nouveau pacte appelé AUKUS sera de livrer une flotte de sous-marins à propulsion nucléaire à l'Australie", a dit le Premier ministre australien Scott Morrison, apparaissant en visioconférence, ainsi que le Premier ministre britannique Boris Johnson, lors d'un événement présidé par Joe Biden à la Maison Blanche.
"Le Royaume-Uni, l'Australie et les Etats-Unis vont être liés encore plus étroitement, ce qui reflète le degré de confiance entre nous et la profondeur de notre amitié", a déclaré Boris Johnson, qui engrange là un succès diplomatique certain dans sa stratégie pour éviter l'isolation internationale après le Brexit.
"Pour des générations"
"Le seul pays avec lequel les Etats-Unis ont jamais partagé ce type de technologie de propulsion nucléaire est la Grande-Bretagne" à partir de 1958, a indiqué un haut responsable de la Maison Blanche. "C'est une décision fondamentale, fondamentale. Cela va lier l'Australie, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne pour des générations."
La Chine n'a été mentionnée mercredi ni dans les déclarations orales, ni dans le communiqué qui évoque la "paix et la stabilité dans la région indo-pacifique", mais il ne fait aucun doute que la nouvelle alliance vise d'abord à faire face aux ambitions régionales de Pékin.
Joe Biden répète depuis son élection qu'il entend se confronter à la Chine, comme son prédécesseur Donald Trump, mais de manière très différente, sans s'enfermer dans un face-à-face. Mercredi, il a ainsi dit vouloir "investir dans notre plus grande source de force, nos alliances" et vouloir "les mettre à jour pour mieux faire face aux menaces d'aujourd'hui et de demain."
Contrat avec la France rompu
A la suite de cette annonce spectaculaire, qui voit les Etats-Unis partager une technologie particulièrement sensible, l'Australie a annulé une gigantesque commande de sous-marins conventionnels à la France, pesant des dizaines de milliards d'euros, et que le président Emmanuel Macron s'était engagé à défendre.
Le choix de l'Australie est une "décision regrettable", a affirmé jeudi le gouvernement français. "C'est une décision contraire à la lettre et à l'esprit de la coopération qui prévalait entre la France et l'Australie", a dénoncé le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.
ats/gma
Réaction de la Nouvelle-Zélande
L'annonce de cette nouvelle alliance stratégique ne ravit pas la Nouvelle-Zélande voisine de l'Australie, qui a indiqué jeudi maintenir l'interdiction des navires à propulsion nucléaire dans ses eaux.
"La position de la Nouvelle-Zélande concernant l'interdiction des navires à propulsion nucléaire dans ses eaux reste inchangée", a réagi jeudi la Première ministre Jacinda Ardern dans un communiqué