Dans le détroit de Gibraltar, on croise dauphins, baleines, mais aussi des orques ibériques. Ces cétacés apprécient la région pour la chasse au thon notamment.
Jusqu’à présent, les orques restaient à bonne distance des bateaux. Mais depuis environ une année, un étrange phénomène déconcerte les navigateurs les plus aguerris.
Gouvernails mordus
"Elles ont mordu mon gouvernail, plusieurs fois! Mais comme il est en acier elles n’ont pas pu le briser. Mais elles ont plusieurs fois touché la coque du bateau comme si elles voulaient le retourner, ou pour se gratter le dos… je ne sais pas. Mais j’ai eu très peur", témoigne dans le 19h30 Francisco Castro, un pêcheur.
Dans le port d’Algésiras, plusieurs voiliers portent les traces de ces rencontres mouvementées avec les orques. En un an, 150 incidents ont été recensés dans le Détroit. Des cas ont également été signalés plus au nord dans le Golfe de Gascogne.
Des plaisanciers ont dû se faire remorquer par les gardes-côtes après avoir vu leurs gouvernail ou leur quille endommagé par les épaulards, des animaux qui peuvent atteindre 7 à 9 mètres à l'âge adulte et peser plus de 8 tonnes. Certains bateaux ont même été traînés pendant de longues minutes, indiquait Franceinfo en septembre 2020.
Un "jeu" en cause?
Selon le biologiste Renaud de Stephanis, fondateur du centre d'étude sur les cétacés CIRCE, ces événements seraient le fait d'une même famille. Il s'agirait de jeunes orques qui ont pris l'habitude de s'amuser avec les bulles provoquées par les hélices des bateaux. Elles s'adonnent à ce passe-temps alors que les adultes sont en train de chasser.
A partir de 2020, les incident impliquant essentiellement des voiliers sans moteur en marche, les cétacés tenteraient ainsi d'activer le mécanisme en secouant les bateaux, explique le biologiste dans le 19h30. On serait donc en présence d'un comportement de jeu un peu brutal.
Sujet TV: Marie Bolinches et Romain Ripoteau
Adaptation web: Caryl Bussy