"Nous ne voulons pas d'une nouvelle Guerre froide, ou d'un monde divisé en blocs rigides", a lancé le président des Etats-Unis pour le premier discours de son mandat à l'Assemblée générale des Nations unies.
Pour autant, "les Etats-Unis vont participer à la compétition, et y participer avec vigueur", a-t-il prévenu en livrant sa vision de la confrontation avec Pékin, sans nommer directement la puissance rivale. "Avec nos valeurs et notre force, nous allons défendre nos alliés et nos amis, et nous opposer aux tentatives des pays plus forts de dominer les plus faibles", a-t-il martelé.
Le président Biden, engagé dans un combat contre les "autocraties", a aussi promis de "défendre la démocratie".
Son discours à la prestigieuse tribune new-yorkaise de l'ONU sera suivi dans la journée par celui du président chinois Xi Jinping, par vidéo pré-enregistrée, dans un duel à distance entre les deux superpuissances engagées dans une confrontation de plus en plus envenimée.
En prélude à cet échange, le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres avait mis en garde Washington et Pékin contre une dégradation des crises mondiales qui serait "beaucoup moins prévisible que la Guerre froide", et a appelé les deux superpuissances au "dialogue" et à la compréhension.
Pékin conteste aussi l'idée d'une nouvelle Guerre froide comme celle qui a opposé les Etats-Unis à l'Union soviétique au cours de la seconde moitié du XX siècle. Mais c'est à peu près le seul point de convergence entre les deux pays, dont les relations sont de plus en plus tendues.
L'ère post-Trump
Pour le démocrate américain, le discours dans le temple du multilatéralisme a été l'occasion de mettre en avant le "retour" de l'Amérique comme partenaire fiable auprès de ses alliés malmenés pendant quatre années de mandat de Donald Trump.
"Au cours des huit derniers mois, j'ai accordé la priorité à la reconstruction de nos alliances, à la revitalisation de nos partenariats et à la reconnaissance qu'ils sont essentiels à la sécurité et à la prospérité durables de l'Amérique", a-t-il plaidé.
Joe Biden a dit qu'il annoncerait mercredi de "nouveaux engagements" contre la pandémie – notamment pour doper la vaccination dans les pays les moins avancés – et a promis de "doubler" l'effort financier international de Washington contre le changement climatique, sans préciser de montant.
Crise ouverte avec la France
Il s'est surtout engagé à ouvrir une "ère de diplomatie" après la fin de la guerre en Afghanistan, assurant que la force militaire ne serait utilisée par les Etats-Unis qu'en "dernier recours".
Critiqué pour les conditions chaotiques du départ du contingent américain d'Afghanistan, Joe Biden s'est dit déterminé à défendre les intérêts nationaux vitaux des Etats-Unis mais "la mission doit être claire et atteignable", a-t-il souligné, et l'armée américaine "ne doit pas être utilisée comme la réponse à chaque problème que nous observons dans le monde".
Mais ce retrait d'Afghanistan, achevé dans le chaos fin août au grand dam de nombreux pays européens, puis la crise ouverte avec la France dans l'affaire des sous-marins, qui a éclaté la semaine dernière, ont totalement brouillé son message.
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agences/sjaq
Le dossier iranien
Parmi les autres intervenants mardi, outre les dirigeants brésilien et turc, figure le nouveau président iranien Ebrahim Raïssi qui fera son entrée sur la scène internationale. Son discours, par vidéo, est très attendu pour savoir si cet ultraconservateur est disposé à relancer les négociations de Vienne visant à sauver l'accord sur le nucléaire iranien que les Etats-Unis ont quitté avec fracas en 2018.
Depuis son élection en juin, les discussions indirectes entre Téhéran et Washington sont interrompues et les efforts vont bon train, dans les coulisses de l'ONU, pour les remettre sur les rails.
Joe Biden a redit qu'il était prêt à revenir pleinement dans l'accord si Téhéran renoue aussi avec les restrictions nucléaires dont l'Iran s'est affranchi.
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