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Guy Parmelin et Ignazio Cassis ensemble à l'Assemblée de l'ONU à New York

Dans son discours aux Nations unies, Guy Parmelin insiste sur la nécessité de partager les vaccins.
Dans son discours aux Nations unies, Guy Parmelin insiste sur la nécessité de partager les vaccins. / 19h30 / 1 min. / le 22 septembre 2021
Participer à la 76e Assemblée générale de l'ONU à New York en valait la peine, selon Guy Parmelin. Dans son premier discours à titre de président de la Confédération, il a choisi un style personnel et a montré ce que la Suisse avait à offrir dans le cadre de l'ONU.

En matière de changement climatique, de maîtrise de la crise du Covid-19 et de sécurité alimentaire, l'aide de la Suisse, avec ses compétences en matière d'organisation et de formation, est demandée, a déclaré Guy Parmelin aux représentants des médias à New York mercredi matin (heure locale).

Dans une allocution devant l'Assemblée générale des Nations unies à New York, Guy Parmelin avait appelé mardi à "cultiver un monde résilient comme sa propre vigne". Il faut tirer des leçons de la pandémie de Covid-19 pour anticiper la prochaine crise, a déclaré le président de la Confédération.

Guy Parmelin, qui a rappelé avoir été vigneron, compare dans son discours la pandémie de Covid-19 à la grêle ou au gel qui peut soudainement ravager les vignes: elle est imprévue et déstabilisante. Elle est une catastrophe humaine, sociale et économique, dont les effets se font également ressentir sur la paix et la sécurité internationales.

"Retrouver le sens de l'anticipation"

"Les leçons à tirer de ces développements nous font réaliser qu'il faut anticiper les prochaines crises, nous préparer à y faire face et faire preuve de solidarité afin de bâtir un monde résilient", a souligné Guy Parmelin devant l'ONU.

Trop souvent, nous nous laissons emporter par des visions à court terme et la perspective de gains rapides. "Il faut retrouver le sens de l'anticipation et la conscience qu'il y a toujours des coups du sort", a-t-il relevé.

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A ce titre, il faut donc se préparer aux risques et investir dans la prévention. "La recherche, l’éducation et la formation professionnelle, tout particulièrement celle des filles et des femmes, doivent être au centre afin de développer l’accès au savoir, de promouvoir l'innovation et de rendre l'action possible".

Défendre le multilatéralisme

Lorsqu'une crise touche des régions entières, voire la planète, la solidarité doit être mondiale et les solutions communes, a noté Guy Parmelin. "Les Nations unies sont le lieu où les connaissances et les ressources sont mises en commun. L'organisation elle-même est une leçon tirée des crises passées".

Le président de la Confédération a donc appelé à continuer de défendre un multilatéralisme fondé sur des règles. La Suisse oeuvre pour une ONU efficace et soutient les réformes visant à améliorer la prévention des conflits. "Vingt ans après avoir rejoint les Nations unies, nous sommes prêts à contribuer aux travaux du Conseil de sécurité pour la période 2023-24". La Suisse sera vraisemblablement élue en juin prochain au Conseil de sécurité, organe le plus puissant de l'ONU (lire aussi encadré).

"La Suisse fait déjà beaucoup"

Guy Parmelin a également appelé à davantage de générosité envers les pays du monde qui n'ont pas accès à des vaccins contre le Covid-19, notamment par le biais du mécanisme international Covax.

"Chaque pays a un travail à faire", estime Guy Parmelin mercredi dans le 19h30. "La Suisse fait déjà beaucoup. Elle fait aussi valoir son expertise. Elle travaille comme toujours de façon pragmatique."

>> L'interview complète de Guy Parmelin dans le 19h30 :

Entretien avec le président de la Confédération Guy Parmelin.
Entretien avec le président de la Confédération Guy Parmelin. / 19h30 / 3 min. / le 22 septembre 2021

ats/gma/vajo

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Plusieurs réunions bilatérales

Guy Parmelin a également profité de son passage au siège des Nations unies pour tenir des réunions bilatérales, par exemple avec le président colombien Iván Duque. La Suisse apporte une contribution "importante" au processus de paix en Colombie et aide également le pays sur le plan économique.

Il a également rencontré la présidente de la République de Moldavie, Maia Sandu. La situation politique y est encore très fragile après les élections. La Suisse prévoit de soutenir ce pays sur le plan économique et par des programmes éducatifs. Environ un tiers de la population jeune quitte la Moldavie, "ce qui a des conséquences dramatiques".

Avec son homologue suédoise, Ignazio Cassis a présidé une conférence des donateurs pour le Yémen et a annoncé l'augmentation de la contribution de la Suisse d'un million de francs en faveur de l'aide humanitaire. Les processus de consolidation de la paix dans cette région ne progressent pas vraiment pour le moment, a poursuivi le Tessinois. L'aide humanitaire reste vitale pour ce pays, ravagé par la guerre civile.

Guy Parmelin s'est en outre entretenu avec le président du Sénégal Macky Sall et le président du Costa Rica Carlos Alvarado Quesada pour un échange de vues sur les systèmes alimentaires mondiaux, qui se déroule jeudi. L'accent a été mis sur les innovations dans l'agriculture, selon un communiqué du Département fédéral de l'économie, de la formation et de la recherche (DFER). Parmi les priorités retenues figurent la promotion des principes agroécologiques, le soutien à l'agriculture familiale et le renforcement des investissements inclusifs pour les petits exploitants agricoles dans les zones rurales.

Candidature au Conseil de sécurité de l'ONU en bonne voie

Guy Parmelin était accompagné à l'ONU à New York par le conseiller fédéral Ignazio Cassis. Le conseiller fédéral en charge des affaires étrangères a plaidé en faveur d'un siège suisse au Conseil de sécurité de l'ONU pour 2023 et 2024.

"Nous regardons avec le Parlement comment nous pouvons être le plus efficace dans le mise en oeuvre, explique Guy Parmelin mercredi au 19h30. La Suisse a une expertise à apporter dans le cadre du Conseil de sécurité de l'ONU."

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Les perspectives sont bonnes: seules Malte et la Suisse se présentent aux élections pour les deux sièges vacants dans le groupe des pays d'Europe occidentale, et il n'y a probablement pas d'autres candidats.

Réaction aux déclaration de "Monsieur Suisse" de Bruxelles

Guy Parmelin a évoqué avec les médias à New York les commentaires du vice-président de la Commission européenne, Maros Sefcovic. Ce dernier a déclaré qu'il attendait de la Suisse non seulement qu'elle verse sa contribution de cohésion à l'UE, mais aussi des montants supplémentaires.

Le Vaudois a déclaré que les commentaires de Maros Sefcovic montraient qu'il était désormais impératif d'entamer un dialogue à un niveau politique élevé. "Dès que de telles réunions seront initiées, nous pourrons mettre sur la table tout ce que nous avons fait au profit de l'Union européenne.

La Suisse, par exemple, a investi plus de 20 milliards de francs suisses rien que pour construire les Nouvelle ligne ferroviaire à travers les Alpes, dont toute l'Europe bénéficie", poursuit le ministre de l'économie.

>> Ecouter le sujet de Forum sur Marcos Sefcovic :

epa09455207 Maros Sefcovic (G), vice-président de la Commission européenne, au début d'une réunion avec Eric Nussbaumer (D), président de la délégation AELE/UE du Parlement suisse à la Commission européenne à Bruxelles, Belgique, le 08 septembre 2021. [EPA/ Keystone - Stéphanie Lecocq]EPA/ Keystone - Stéphanie Lecocq
Maros Sefcovic est le nouvel interlocuteur européen pour la Suisse: interview de Tiana Angelina Moser / Forum / 7 min. / le 22 septembre 2021