L'ONU à Genève, des élèves en Valais, des parlementaires à Berne. Zarifa Ghafari s'est donné une mission: porter la voix de son peuple, et des femmes en particulier, pour dénoncer la prise de pouvoir par les talibans. L'ancienne maire, qui n'a même pas 30 ans, a dû fuir son pays en août dernier.
"Le monde doit savoir ce qu'il se passe sur le terrain, dans la réalité, car les promesses faites par les dirigeants talibans aux médias et aux politiciens sont différentes de leurs actions. En Afghanistan, nous sommes confrontés à un niveau élevé de pauvreté, de violations des droits humains, des droits des femmes, et une nation est en quelque sorte détruite", explique-t-elle vendredi dans le 12h30.
"Une grande solidarité des femmes politiques de Suisse"
Réfugiée en Allemagne, Zarifa Ghafari exhorte la communauté internationale à ne pas reconnaître le gouvernement des talibans. Jeudi à Berne, elle a rencontré des conseillères aux Etats.
"La seule chose que j'attends de toutes les femmes dans le monde, et en particulier des femmes en politique, c'est qu'elles élèvent la voix et qu'elles apportent leur soutien. Pour les femmes, pour leurs droits fondamentaux, le droit à l'éducation, au travail. Dans un avenir proche, nous pourrions avoir une grande solidarité des femmes politiques de Suisse pour les femmes afghanes", espère l'ancienne maire.
En Suisse, elle avait aussi un autre objectif: tenter d'obtenir un permis spécial. Zarifa Ghafari ne veut pas être réfugiée, mais veut voyager pour continuer inlassablement d'alerter sur la situation dans son pays. Avec un espoir: pouvoir peut-être un jour retourner chez elle et servir son peuple. En attendant, son périple la mènera notamment ces prochaines semaines au Portugal et au Brésil.
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Marie Giovanola/gma