La formation d'une nouvelle alliance risque de faire remonter la température au pays du feu et de la glace - 370'000 habitants dont 255'000 électeurs - théâtre depuis six mois d'une longue éruption volcanique visible depuis la capitale Reykjavik.
Cheffe d'un mouvement de gauche écologiste qui n'avait jamais jusqu'alors dirigé l'Islande, la Première ministre Katrin Jakobsdottir est en difficulté pour décrocher un deuxième mandat dans un paysage politique plus morcelé que jamais.
Record de partis
Selon les sondages, un record de neuf partis sur les dix en lice devraient se partager les sièges de l'Althingi - le Parlement - rendant particulièrement illisible l'alliance gouvernementale qui pourrait en ressortir.
Avec 33 députés sur 63, la coalition sortante est une alliance hétéroclite du Parti de l'indépendance (conservateur, 16 sièges) du vieux routier de la politique islandaise Bjarni Benediktsson, du Parti du progrès (centre-droit, 8 sièges) de Sigurður Ingi Jóhannsson et du mouvement Gauche-Verts de Mme Jakobsdottir (passé de 11 à 9 sièges après deux défections).
Si certains sondages donnent à l'équipe sortante une très étroite majorité, d'autres projettent son échec, sauf renfort d'un quatrième mouvement.
Succès et concessions
Lors de son mandat, la Première ministre a rendu les impôts sur le revenu plus progressifs, augmenté le budget du logement social et étendu le congé parental. Et sa gestion du Covid - 33 morts seulement - a été saluée.
Mais cette rare membre d'un parti de gauche écologiste à diriger un pays européen a aussi dû concéder des renoncements pour sauvegarder sa coalition, comme sa promesse de créer un parc national dans le centre d'un pays aux 32 systèmes volcaniques actifs et 400 glaciers.
Les premiers résultats partiels seront connus samedi peu après la fermeture des bureaux à 22h00 GMT (minuit suisse), mais l'émergence d'une majorité nécessitera certainement plus qu'une nuit de dépouillement.
ats/gma