"Ce prix est un signe de la solidarité de tout le monde démocratique avec le peuple biélorusse", a déclaré la soeur de la lauréate, lors d'un discours durant la remise de ce prix à Strasbourg. "C'est aussi un signal clair aux autorités biélorusses que le monde ne tolérera (...) n'acceptera pas ce qu'il se passe actuellement au Bélarus."
"Si vous ne voulez pas que le Bélarus se transforme en un goulag, nous devons apporter notre soutien au peuple biélorusse", a-t-elle ajouté, tenant à la main une photo de sa soeur et énumérant les noms d'autres opposants au régime d'Alexandre Loukachenko emprisonnés.
L'une des trois figures féminines de la lutte
Condamnée à 11 ans de prison à l'issue d'un procès à huis clos, Maria Kolesnikova, 39 ans, a marqué les esprits en résistant à une tentative d'expulsion de son propre pays.
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Elle est "l'un des trois symboles féminins de l'opposition biélorusse", a rappelé le Conseil de l'Europe, avec Svetlana Tikhanovskaïa, candidate à la présidentielle à la place de son mari emprisonné, et Veronika Tsepkalo, qui ont fui le pays sous la pression des autorités.
Le Bélarus est l'un des très rares pays du continent européen à ne pas être membre du Conseil de l'Europe, qui compte 47 Etats.
"Actions exceptionnelles"
Récompensant des actions exceptionnelles de la société civile dans la défense des droits de l'Homme, le Prix Vaclav-Havel avait été décerné en 2019 à l'intellectuel ouïghour emprisonné Ilham Tohti, conjointement avec une initiative de jeunes oeuvrant à la réconciliation dans les Balkans.
L'édition 2020 avait honoré en avril la militante féministe saoudienne Loujain al-Hathloul, longtemps emprisonnée dans son pays, et le caricaturiste chinois dissident Badiucao.
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Le jury du prix Vaclav-Havel avait désigné deux autres finalistes: l'ONG internationale Reporters Sans Frontières (RSF), qui défend la liberté de la presse, et le militant des droits de l'Homme du Burundi Germain Rukuki, tout juste libéré de prison après avoir été condamné pour avoir participé à des manifestations contre le président Nkurunziza en 2015.
afp/jop