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En France, Yannick Jadot représentera les écologistes à la présidentielle

En France, Yannick Jadot représentera les écologistes à la présidentielle [Reuters - Stephane De Sakutin]
En France, Yannick Jadot remporte la primaire des écologistes / La Matinale / 1 min. / le 29 septembre 2021
L'eurodéputé Yannick Jadot a battu d'une courte tête l'"éco-féministe" Sandrine Rousseau et gagné mardi la primaire des écologistes. Il a fait respecter son statut de favori malgré la dynamique de sa rivale.

Yannick Jadot, 54 ans, a finalement fait parler son statut de favori en obtenant au second tour 51,03% des quelque 104'000 voix exprimées parmi les 122'670 inscrits à ce scrutin en ligne, contre 48,97% pour son adversaire. Ce résultat est sans aucun doute un soulagement pour de nombreux cadres d'Europe Ecologie Les Verts (EELV), qui se sont ralliés à l'eurodéputé dans l'entre-deux-tours, estimant qu'il avait le plus de chances de faire briller l'écologie à la présidentielle.

Yannick Jadot a désormais pour défi de rassembler des écologistes que le premier tour avait grossièrement divisés en quatre blocs. Mais aussi d'imposer sa candidature au sein d'une gauche déjà bien pourvue en aspirants présidents, de l'Insoumis Jean-Luc Mélenchon à la maire socialiste de Paris Anne Hidalgo en passant par l'ancien ministre Arnaud Montebourg et le communiste Fabien Roussel.

Ligne pragmatique

Au premier tour avec 27,7% des voix, Yannick Jadot avait devancé de peu Sandrine Rousseau (25,14% des voix). Cette dernière avait confirmé sa bonne dynamique médiatique en se qualifiant au détriment de l'ex-ministre Delphine Batho (22,32%), chantre de "la décroissance", et du maire de Grenoble Eric Piolle (22,29%), qui défendait un "arc humaniste" pouvant rassembler toutes les forces de gauche.

Aucun des deux challengers malheureux n'avait donné de consigne de vote pour le second tour, accentuant le suspense sur les reports de voix. Seul l'entrepreneur Jean-Marc Governatori, dernier au premier tour (2,35%), a appelé à voter pour Yannick Jadot.

Les deux finalistes divergeaient notamment sur la manière de porter l'écologie au pouvoir. Tenant d'une ligne pragmatique, Yannick Jadot met en avant une écologie "de rassemblement" et "de gouvernement". En face, Sandrine Rousseau défendait la "radicalité" et une écologie "qui transforme les modèles de production, sort du productivisme, de la société de consommation".

"Rassembler les écologistes"

Sur le papier, Yannick Jadot disposait de plus de soutiens de cadres EELV, comme les ex-candidates à la présidentielle, Eva Joly et Dominique Voynet, le président du groupe écologiste au Sénat Guillaume Gontard ou encore le maire de Bordeaux Pierre Hurmic.

"Ça aide forcément même si ça ne fera pas la primaire", expliquait-on dans l'entourage de l'eurodéputé. Et de résumer: "il faut une écologie qui rassemble la société, et pour cela il faut commencer par rassembler les écologistes".

Or Sandrine Rousseau "n'est pas soutenue par les écologistes, mais par des gens qui ont la même cause qu'elle", affirmait la même source. Si elle gagne, "au bout d'un mois sa campagne peut exploser", du fait de la coupure avec les cadres du parti.

La candidate avait reçu de son côté le soutien de figures féministes, telle la conseillère de Paris Alice Coffin et la cinéaste Céline Sciamma.

afp/ther

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