Conséquence du Brexit et de la pandémie de Covid-19, le manque de chauffeurs routiers outre-Manche a sévèrement perturbé les chaînes d'approvisionnement du pays, notamment pour le carburant.
Face à la menace d'une pénurie, les consommateurs britanniques se sont rués dans les stations-essence, aggravant encore la situation. Les images de longues files d'attente aux stations-service se succèdent depuis près d'une semaine.
>> Lire : Une ruée sur les carburants assèche deux tiers des stations-service du Royaume-Uni
Bisbilles aux pompes
À l'heure de pointe mercredi, de longues files de véhicules ont encore été constatées devant les stations-essence de Londres, déclenchant querelles et bousculades entre conducteurs. Le ministre britannique des Entreprises Kwasi Kwarteng a déclaré que 150 soldats avaient été mobilisés et conduiraient des camions-citernes dans les prochains jours.
"Les derniers jours ont été difficiles, nous avons vu de longues files d'attente. Mais je pense que la situation se stabilise, nous acheminons de l'essence dans les stations. Je pense que nous allons nous en sortir", a-t-il déclaré.
Les difficultés dans la chaîne d'approvisionnement, qui touchent aussi l'alimentaire, font craindre par ailleurs des hausses de prix avant les fêtes de fin d'année. Interrogé à ce sujet, Kwasi Kwarteng a affirmé ne rien pouvoir garantir.
"Tout ce que je dis, c'est que je pense que la situation se stabilise", a-t-il déclaré. La fédération des distributeurs de pétrole PRA, qui représente environ les deux tiers des 8380 stations-service britanniques, a indiqué mardi que 37% de celles-ci étaient en panne de carburant.
Visas pour routiers étrangers
Le Premier ministre Boris Johnson a cherché à apaiser les inquiétudes de la population, l'exhortant à ne pas céder à des achats de panique en attendant un retour à la normale des approvisionnements. "Ce que nous voulons faire, c'est nous assurer que nous avons toute la préparation nécessaire pour tenir jusqu'à Noël et au-delà, non seulement pour approvisionner les stations-service mais toutes les parties de notre chaîne d'approvisionnement", a-t-il indiqué.
Le gouvernement a annoncé dimanche un projet visant à accorder des visas temporaires à quelque 5000 chauffeurs routiers étrangers. Mais les transporteurs, les stations-service et les distributeurs se sont montrés sceptiques, soulignant que le transport de carburant requiert une formation et des licences supplémentaires.
rtr/ami