Dans une interview accordée à la RTS, le Dr. Ahmad Awad bin Mubarak loue également les bonnes relations avec la Confédération et l'aide que les Suisses apportent à son pays.
Lors d'une tournée européenne qui l'a mené jusqu'en Suisse où il a rencontre le chef du DFAE Ignazio Cassis, le ministre des Affaires étrangères yéménite a rappelé que près de 80% de la population du pays avait besoin d'aide humanitaire.
Situation des civils particulièrement inquiétante
Après 7 ans d'un conflit qui oppose le gouvernement aux rebelles Houtis, la situation des civils est particulièrement inquiétante. En marge de l'assemblée générale de l'ONU, le directeur du Programme alimentaire mondial a tiré la sonnette d'alarme estimant que près de 16 millions de Yéménites se dirigent vers une situation de famine. Mais pour le Dr. Ahmad Awad bien Mubarak, "il ne faut pas se concentrer uniquement sur l'aspect humanitaire (…) il faut également se concentrer sur l'aspect politique et économique".
Dans cette approche la Confédération joue un rôle important notamment en faisant office de médiateur entre les parties et en ayant organisé déjà trois rounds de négociations sur son sol. Lors de son entrevue avec Ignazio Cassis, le ministre a également demandé à la Suisse son aide "pour renforcer notre système financier, notre banque centrale et le système bancaire".
Au moins 100 victimes
Au moins 100 combattants ont été tués ces dernières 48 heures dans des affrontements autour de la ville de Marib, dernier bastion loyaliste dans le nord du Yémen. Soixante-huit rebelles Houthis et 32 membres des forces pro-gouvernementales figurent parmi les victimes.
Des centaines de combattants de tribus locales ont rejoint les rangs des forces gouvernementales pour repousser l'avancée des Houthis, selon les mêmes sources, qui précisent que la coalition arabe dirigée par l'Arabie saoudite a mené plusieurs frappes aériennes pour appuyer les loyalistes.
Le bilan a été confirmé par des sources médicales. Les rebelles Houthis, qui communiquent rarement sur leurs pertes, ont confirmé que 59 raids aériens avaient frappé Marib au cours des dernières 48 heures, selon la chaîne pro-rebelles Al-Massirah.
Les rebelles proches de l'Iran tentent depuis février d'arracher Marib. La prise de la ville leur donnerait le pouvoir sur tout le nord du Yémen, qu'ils contrôlent déjà largement. Ces dernières semaines, les Houthis ont intensifié leur campagne, les combats ayant fait des centaines de morts.
Crise humanitaire depuis 2014
Selon les observateurs, les rebelles Houthis seraient en passe de changer le cours de la guerre au Yémen en se rapprochant progressivement de Marib, chef-lieu de la région éponyme, riche en pétrole et géographiquement stratégique, entre le nord et le sud.
La guerre au Yémen a éclaté en 2014 avec la prise de la capitale Sanaa, au nord, par les rebelles. Depuis, le conflit a provoqué la pire crise humanitaire au monde selon l'ONU, avec des millions de déplacés et une population au bord de la famine.
ats/iar