L'autorité des télécommunications russe indique avoir demandé à Google, à qui appartient YouTube, de "lever dans les plus brefs délais" les limites imposées aux chaînes YouTube de RT (ex-Russia Today). "La législation prévoit une suspension totale ou partielle d'accès si le propriétaire d'une plateforme n'exécute pas un avertissement de Roskomnadzor", a-t-elle indiqué.
Plus tard dans la journée, le Kremlin a dénoncé un acte de "censure" de la part de YouTube. "Il y a des signes que les lois russes ont été violées (...) de manière grossière. C'est lié à la censure et à des entraves à la diffusion d'informations", a déclaré à la presse son porte-parole Dmitri Peskov.
"Acte d'agression sans précédent"
C'est "un acte d'agression d'information sans précédent de la part de YouTube", a pour sa part réagi le ministère russe des Affaires étrangères, accusant les autorités allemandes d'avoir "évidemment encouragé, voire insisté" sur cette décision.
"L'objectif de cette agression envers les projets de la holding russe est évident: faire taire les sources d'informations ne s'inscrivant pas dans un cadre médiatique confortable" pour les autorités en Allemagne, assure la diplomatie russe, qui y voit "la poursuite d'une guerre d'information contre la Russie". Dans ce contexte, il avertit que "la prise des mesures de représailles symétriques à l'encontre des médias allemands en Russie (...) semble non seulement appropriée, mais aussi nécessaire".
Fausses informations sur le Covid
Les comptes YouTube allemands de la chaîne russe RT sont accusés d'avoir violé les règles internes de la communauté en diffusant de "fausses informations" sur le Covid-19, puis d'avoir voulu contourner une interdiction de diffuser de nouvelles vidéos pendant une semaine à cause de cette désinformation, indiquent des médias allemands.
RT, qui émet notamment aussi en anglais, français et espagnol, est considéré comme faisant partie des efforts de propagande déployés par le Kremlin sur le plan international.
La Russie a multiplié les offensives contre les grands réseaux sociaux et plateformes digitales ces derniers mois, accusant celles-ci d'être à la solde d'intérêts occidentaux. Elle a notamment forcé Google et Apple à bloquer en Russie une série de contenus en lien avec l'opposant incarcéré et bête noire du Kremlin Alexeï Navalny.
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ats/vic