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Divisés, les démocrates reportent le vote de leur colossal plan d'investissements

Le vote du plan d'investissements sur les infrastructures n'aura pas lieu cette semaine, a annoncé en substance Joe Biden. [Keystone/AP - J. Scott Applewhite]
Les divisions au sein des démocrates américains ont conduit au report du vote sur les infrastructures / Le Journal horaire / 22 sec. / le 2 octobre 2021
Les démocrates américains ont reporté vendredi soir sine die le vote final très attendu au Congrès portant sur le plan d'investissements dans les infrastructures de 1200 milliards de dollars défendu par Joe Biden, faute d'accord entre l'aile gauche du parti et les centristes.

La présidente démocrate de la Chambre des représentants Nancy Pelosi avait pourtant promis un vote final dès cette semaine sur ce projet, comme le souhaitaient les centristes du parti. A l'inverse du volet titanesque sur les réformes sociales, le plan d'investissements dans les infrastructures est également soutenu par les républicains. L'aile gauche du parti démocrate craint elle que seul le projet concernant les infrastructures ne soit finalement adopté, faute de garanties suffisantes.

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Pour donner l'image d'un groupe parlementaire uni malgré deux jours de discussions internes particulièrement houleuses, le président américain a néanmoins promis vendredi lors d'une rare visite au Capitole qu'à la fois ses réformes économiques et sociales allaient être adoptées au Congrès, mais sans fixer d'échéance. "Nous y arriverons, peu importe quand, peu importe si c'est dans six minutes, dans six jours ou dans six semaines, nous y arriverons", s'est-il engagé.

Près de 3500 milliards d'investissements

Joe Biden a promis de "reconstruire en mieux" l'Amérique après la pandémie et face au changement climatique. Il veut rénover les infrastructures physiques et rebâtir l'architecture sociale. Le septuagénaire, dont la popularité s'étiole depuis le retrait chaotique d'Afghanistan et qui peine à susciter l'enthousiasme populaire pour ses réformes, se doit de réussir ce coup de billard parlementaire à plusieurs bandes.

Il y a d'un côté de lourds investissements dans les routes, les ponts, les réseaux électriques, qui sont plutôt consensuels, soutenus par plusieurs élus républicains, et, sur le papier, par les démocrates. De l'autre, un gigantesque programme de dépenses sociales (éducation, santé, garde des jeunes enfants) et environnementales, dont les conservateurs ne veulent pas entendre parler et qui divise le camp démocrate. Leur montant, encore incertain, était annoncé au départ à 3500 milliards de dollars.

Craintes de voir le volet social abandonné

L'articulation entre les deux projets fait l'objet de tractations intenses. Les démocrates progressistes refusent de voter sur les infrastructures sans garanties sur les dépenses sociales. Leur argument: les démocrates centristes, une fois financés les ponts et les routes, risquent de renvoyer aux calendes grecques un vote sur cet autre volet.

Certains démocrates centristes - les plus en vue étant le sénateur Joe Manchin et la sénatrice Kyrsten Sinema - veulent baisser le montant alloué au volet social et repenser son financement, prévu via des hausses d'impôt sur les plus riches et les multinationales.

ats/vic

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Unanimité nécessaire chez les démocrates

Au-delà de ces marchandages, le débat porte sur la philosophie même du projet de Joe Biden, censé faire de l'Amérique du 21e siècle un modèle de prospérité et de stabilité face à la Chine.

Pour les démocrates centristes comme pour tout le camp républicain, l'Etat ne doit pas trop se mêler de la vie privée des Américains, tandis que pour les élus les plus à gauche, emmenés par le sénateur Bernie Sanders, il y a au contraire urgence à corriger des inégalités béantes. Au milieu, Joe Biden tente la synthèse, répétant à l'envi "je suis un capitaliste" tout en soulignant sa volonté de soutenir la classe moyenne laborieuse.

Pour que le projet passe la rampe, une quasi-unanimité est obligatoire dans les rangs démocrates. S'ils contrôlent le Congrès, leur majorité au Sénat est si courte que toute défection est impossible. Sans compter qu'ils risquent de la perdre dans un peu plus d'un an, lors des élections de mi-mandat, ce qui les force à agir rapidement.