"Il s'agit d'une estimation minimale", fondée sur le recensement et le dépouillement des archives – Eglise, justice, police judiciaire et presse – et sur les témoignages reçus par cette instance, a-t-il ajouté. C'est un chiffre à rapporter à une population générale de 115'000 prêtres ou religieux au total sur cette période de 70 ans.
Après deux ans et demi de travaux, la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Eglise (Ciase) rend mardi les conclusions, dans un rapport, qui annexes comprises, montera finalement à "2500 pages", a-t-il précisé.
Le document sera publiquement remis à la Conférence des évêques de France et à la Conférence des religieuses et religieux des instituts et congrégations, qui l'avaient commandé. Cela se déroulera lors d'une conférence de presse à laquelle ont été invités des représentants d'associations de victimes.
Quarante-cinq propositions
Le rapport donnera un état des lieux quantitatif du phénomène, et notamment du nombre de victimes. Il comparera la prévalence des violences sexuelles dans l'Eglise à celle identifiée dans d'autres institutions (associations sportives, école...) et dans le cercle familial.
La commission évaluera également les "mécanismes, notamment institutionnels et culturels" qui ont pu favoriser la pédocriminalité. Elle listera 45 propositions qui toucheront à plusieurs domaines: écoute des victimes, prévention, formation des prêtres et religieux, droit canonique, transformation de la gouvernance de l'Eglise... Il préconisera aussi une politique de reconnaissance et de réparation.
afp/nr