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La panne de Facebook, WhatsApp et Instagram due à un problème de maintenance

Les problèmes s'accumulent pour Facebook à la suite de la panne généralisée de ses services
Les problèmes s'accumulent pour Facebook à la suite de la panne généralisée de ses services / Forum / 2 min. / le 5 octobre 2021
Le groupe Facebook est resté vague sur l'origine de la panne mondiale qui a touché lundi Facebook, WhatsApp, Instagram et Messenger, se contentant d'évoquer des "changements de configuration des routeurs fédérateurs (backbone) qui coordonnent le trafic internet entre nos centres de données".

Plusieurs experts en cybersécurité estiment que l'incident est probablement lié à un problème de maintenance du "Border Gateway Protocol" (BGP). Ce protocole permet de créer un chemin d'accès viable entre un ordinateur et un site internet.

A la manière d'un aiguilleur du ciel qui révise régulièrement les tracés, "Facebook a fait une mise à jour de ces routes", avance Sami Slim de l'opérateur de centre de données Telehouse. Mais "ils ont intégré une mauvaise route", estime Sami Slim, rendant Facebook et ses plateformes affiliées inaccessibles pour les internautes.

Disparu des radars du web, le nom de domaine Facebook.com s'est même retrouvé en vente pendant quelques instants sur les sites de certains hébergeurs.

Une panne de plus de six heures

Il a fallu plus de six heures pour un retour à la normale. Si des pannes occasionnelles sont fréquemment recensées sur les réseaux sociaux, notamment sur Instagram, l'ampleur de la paralysie de lundi est sans précédent.

>> Revoir le sujet du 12h45 :

Facebook, Instagram et Whatsapp ont été touchés lundi par une panne sans précédent.
Facebook, Instagram et Whatsapp ont été touchés lundi par une panne sans précédent. / 12h45 / 1 min. / le 5 octobre 2021

Erreur humaine, raté technique ou acteur malveillant? A ce stade, rien ne permet de privilégier une piste plutôt qu'une autre. Certains observateurs ont toutefois relevé la concomitance entre la panne de lundi et les récentes révélations d'une lanceuse d'alerte sur les effets toxiques de Facebook et d'Instagram pour la société, qui ont mis dans l'embarras le groupe dirigé par Mark Zuckerberg.

>> Lire aussi : Après l'audition d'une lanceuse d'alerte, le Congrès promet de mieux réguler Facebook

Pas de "to big to fail" en informatique

La panne géante de Facebook montre que même les piliers de l'internet ne sont pas à l'abri d'une coupure de courant. "C'est la preuve que le 'too big too fail' (trop gros pour faillir, NDLR) ne marche pas en informatique", note Pierre Bonis, directeur général de l'Afnic, l'association chargée de la gestion des noms de domaine français.

Des spécialistes pointent aussi du doigt les limites de la concentration par Facebook de ses différents services. "Au cours des deux dernières années, Facebook a consolidé son écosystème d'applications disparates sur une seule infrastructure dorsale", souligne ainsi Mike Proulx, vice-président et directeur de recherche du cabinet d'études et de conseil Forrester.

"Cette démarche permet à l'entreprise de gagner en efficacité opérationnelle et de s'isoler d'un éventuel démantèlement par les régulateurs. Mais elle expose également Facebook au risque de concentration. Un événement à risque unique qui produit un effet en cascade - comme les vieilles guirlandes électriques de Noël: si l'une d'entre elles s'éteint, toutes les autres s'éteignent."

Risques d'implications très pratiques

Interrogée mardi dans Forum, Solange Ghernaouti, chercheuse en cybersécurité à l'Université de Lausanne, souligne également les dangers que peuvent représenter cette concentration numérique mais dont les infrastructures dépendent d'enjeux bien matériels.

"On a quand même eu un peu de chance, parce que pour l'instant, on ne se sert d'aucun de ces services de Facebook pour payer dans notre vie quotidienne", rappelle-t-elle. "Imaginez si ça s'était passé en Chine avec des services identiques, alors que les Chinois ont l'habitude de payer via l'équivalent de Facebook et Whatsapp en Chine."

Solange Ghernaouti. [DR - Olivier Vogelsang, 2018]DR - Olivier Vogelsang, 2018
Sommes-nous trop dépendants aux réseaux sociaux? Interview de Solange Ghernaouti / Forum / 4 min. / le 5 octobre 2021

ats/cab

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Telegram dit avoir battu un record d'inscriptions

Plus de 70 millions d'utilisateurs ont rejoint la messagerie sécurisée Telegram, a affirmé mardi son fondateur russe, Pavel Dourov, une conséquence de la panne massive qui a touché les applications de son concurrent Facebook.

"Nous avons accueilli plus de 70 millions de réfugiés d'autres plateformes en seulement une journée", s'est félicité Pavel Dourov sur son compte Telegram, évoquant "une hausse record du nombre des inscriptions".

"Je suis fier de notre équipe qui a géré cette croissance sans précédent car Telegram a continué à fonctionner avec fluidité pour la majeure partie de nos utilisateurs", a poursuivi le milliardaire de 36 ans.

Profitant du malheur des autres, la messagerie Telegram est passée lundi de la 56e à la 5e place des applications gratuites les plus téléchargées aux États-Unis, selon le cabinet spécialisé SensorTower. D'autres réseaux concurrents, comme Twitter, ont également connu un afflux d'utilisateurs.