"On va vers un flou très inquiétant. Selon le président, l’état d’exception est un mal nécessaire pour lutter contre la corruption qui gangrène le pays jusqu’au Parlement. Ben Ali en rêvait, Kaïs Saïd l’a fait!", estime Maurine Mercier, correspondante à Tunis. "On ne sait pas si le pays basculera ou pas. Mais ce que j’ai envie de penser, moi, c’est que les gens ne le permettront pas."
Ben Ali en rêvait, Kaïs Saïd l’a fait
Le chef de l’Etat, ironiquement ancien professeur de droit constitutionnel, bénéficie encore d’un soutien populaire. A priori intègre, il est surnommé "Robocop" pour sa rigidité et "Monsieur Propre" précisément pour son absence de scandales.
"C’est un homme sans parti qui jusqu’à 2019 n’avait jamais émis le souhait de faire de politique. Les Tunisiens étaient tellement dégoûtés par les partis politiques qu’un homme sans casquette a forcément été plébiscité", souligne Maurine Mercier. Mais selon elle, la jeunesse veille au grain et se mobilisera si les résultats économiques se font attendre ou si les libertés sont trop grignotées.
Comment analyser la nomination d’une femme Première ministre dans ce contexte? Et qu’en pense la société civile?
Caroline Stevan et l’équipe du Point J