Une enquête a été ouverte pour corruption et abus de confiance à l'encontre de Sebastian Kurz, a annoncé mercredi le parquet financier autrichien à la suite de perquisitions au siège du Parti conservateur et chez certains des principaux collaborateurs du chancelier d'Autriche.
"Sebastian Kurz et neuf autres suspects, ainsi que trois organisations" font l'objet d'une enquête pour diverses infractions de corruption liées à cette affaire, a précisé le parquet dans un communiqué, après une série de perquisitions.
Siège du parti conservateur perquisitionné
Le siège du parti conservateur ÖVP au pouvoir en Autriche a en effet été perquisitionné mercredi, a annoncé le parti. Selon le quotidien Die Presse, les enquêteurs ont aussi perquisitionné des bureaux de la chancellerie, visant plusieurs collaborateurs du chancelier.
D'après les médias autrichiens, le parquet soupçonne le ministère des Finances d'avoir acheté des encarts publicitaires dans un tabloïd en échange d'une couverture et de sondages favorables pour Sebastian Kurz et son parti. Le parquet précise quant à lui qu'entre 2016 et 2018, "des ressources du ministère ont été utilisées pour financer des sondages d'opinion partiellement manipulés qui servaient un intérêt politique exclusivement partisan".
Multiplication d'enquêtes pour corruption
Depuis janvier 2020, Sebastian Kurz gouverne l'Autriche à la tête d'une coalition avec les Verts, un second mandat obtenu après le scandale de corruption, l'Ibizagate, qui éclaboussé le FPÖ et fait voler en éclats l'alliance que le chancelier avait conclue avec ce parti d'extrême droite en mai 2019. Depuis lors, les enquêtes pour corruption présumée se sont multipliées contre la classe politique autrichienne.
Le ministre des Finances, Gernot Blümel, un proche de Sebastian Kurz, est déjà mis en cause et soupçonné d'être impliqué dans le financement occulte du parti par le géant mondial des jeux d'argent Novomatic. Son domicile a été perquisitionné en février.
Le chancelier autrichien lui-même est visé par une enquête du parquet, sans être inculpé. La justice le soupçonne d'avoir menti l'an dernier devant des députés qui cherchaient à savoir s'il était intervenu dans la nomination d'un proche, Thomas Schmid, à la tête d'une holding publique.
Agences/aes