Les bureaux de vote ont fermé à 18h00 (heure locale). Dans la foulée, le chef de la Commission électorale Jalil Adnane a indiqué que les résultats préliminaires seraient connus "dans les 24 heures".
Très attendu, le taux de participation sera publié dans la soirée de dimanche. Dans l'après-midi, ce taux dépassait les 30%, selon lui.
Mais le vote électronique s'est accompagné de pannes de machines, rapidement réparées selon les autorités, tandis que les empreintes digitales de nombreux électeurs n'ont pu être reconnues et les cartes électorales n'ont pas toujours fonctionné, ont constaté des correspondants de l'AFP.
Contexte morose
Dans un contexte morose, après des décennies de guerre, une pauvreté qui touche un tiers de la population malgré la manne pétrolière, une résurgence djihadiste et la prolifération des factions armées, des experts pronostiquent une abstention record parmi les 25 millions d'électeurs.
Pourtant, ces législatives initialement prévues en 2022 sont présentées par les autorités comme une concession du pouvoir aux manifestations antirégime de fin 2019, déclenchées contre une corruption endémique, une économie en panne et des services publics défaillants, et qui se sont essoufflées après avoir été réprimées dans le sang.
L'élection des 329 députés se fera selon une nouvelle loi électorale, qui instaure un scrutin uninominal et augmente le nombre de circonscriptions, pour encourager indépendants et candidats de proximité.
Un scrutin boycotté par ceux qui appellent aux réformes
Le vote est "peu susceptible d'être un facteur de changement", estime Ramzy Mardini, du Pearson Institute de l'université de Chicago.
"Le scrutin est censé être un symbole du changement, mais ironiquement ceux qui appellent aux réformes ont décidé de boycotter le scrutin pour protester contre une situation qui ne change pas", souligne-t-il.
Les militants se réclamant du soulèvement boycottent le scrutin: des dizaines d'entre eux ont été victimes d'enlèvements, d'assassinats ou de tentatives d'assassinat, imputés à des groupes armés pro-Iran.
Peu de changements à attendre
A l'issue du vote, ce sont les mêmes partis qui vont conserver leur emprise, estiment des analystes.
Les principaux blocs étant liés à des groupes armés, la crainte de débordements sécuritaires est dans tous les esprits, surtout si les résultats des élections ne sont pas à la hauteur des attentes.
La scène politique reste profondément polarisée sur les mêmes dossiers sensibles -- la présence des troupes américaines ou l'influence du voisin iranien.
Vers un grand marchandage
Mais avec un Parlement fragmenté, où les alliances se font et se défont, les différentes formations devront surmonter leurs divergences et faire du marchandage pour nommer un nouveau Premier ministre, poste habituellement réservé à un musulman chiite.
"Tout dépendra du niveau de représentation des différents blocs, surtout au sein du camp chiite", souligne le politologue Ali Al-Baidar.
Il pointe du doigt les ambitions du courant Sadriste, donné grand favori. Son leader, le sulfureux Moqtada al-Sadr, ancien chef de milice à la rhétorique anti-américaine et anti-Iran, se voit déjà choisir le Premier ministre sans obstacles.
Mais c'est sans compter les grands rivaux pro-Iran du Hachd al-Chaabi. Ils veulent préserver leurs acquis, après avoir fait leur entrée au Parlement pour la première fois en 2018, surfant sur la victoire contre les djihadistes du groupe Etat islamique (EI).
Et chez les sunnites, l'influent et jeune président du Parlement, Mohamed al-Halboussi, cherche à consolider son assise populaire après une ascension fulgurante qui en fait un interlocuteur incontournable.
afp/ther