L'Eglise lance une vaste consultation de ses fidèles en vue du prochain synode

Le prochain synode des évêques, assemblée des évêques de toute la planète et temps fort dans un pontificat, se déroulera dans deux ans, en octobre 2023.

Pour le préparer, le pape François a donné ce dimanche le coup d'envoi à une première phase, plutôt ambitieuse en temps de pandémie, consistant à demander aux Eglises locales d'interroger durant six mois le plus large éventail possible de croyantes et croyants et de composantes de la société. Une façon pour le souverain pontife de faire réfléchir prêtres et évêques sur leur mission et de les faire aller sur le terrain.

Trois axes

Lors de la messe qui a ouvert officiellement cette phase, le pape François a donné trois axes aux évêques du monde entier: rencontrer, écouter et discerner. Le temps du discernement, qui en constituera la phase finale, débouchera sur un document pontifical qui fera la synthèse de tous les travaux.

Il s'agira ensuite, et ce sera là tout le défi pour le souverain pontife selon ses propres mots, de donner naissance à une Eglise différente en évitant un schisme entre les courants conservateurs et progressistes.

Du côté des Eglises romandes, on se réjouit de cette phase de consultation. "Il est temps que le peuple de Dieu, soit la base de l'Eglise, puisse dire ce qu'il vit, ce qu'il pense et ce qu'il souhaite. J'espère que ce sera pris au sérieux", a notamment réagi Claude Ducarroz au micro du 12h30.

>> Ecouter l'interview complète de Claude Ducarroz dans le 12h30 :

kathbern.ch

Valorisation des femmes?

Un document préparatoire présenté mardi souligne en particulier "la demande d'une plus grande valorisation des femmes", avancée lors des synodes précédents.

Interrogé par la presse sur l'aspiration des femmes à voter sur des conclusions d'une assemblée générale d'évêques (qui fait des propositions au pape), le cardinal Mario Grech, secrétaire général du Synode des évêques, a laissé peu d'espoir. "Ce n'est pas le vote qui compte mais le fait qu'un synode est un processus qui implique tout le peuple de Dieu", a-t-il commenté.

Pour lui, femmes et hommes doivent participer à cette vaste consultation "spirituelle" de l'Eglise catholique, qui débouchera sur de courtes synthèses réalisées par les Eglises locales.

En début d'année, le pape François avait nommé la religieuse française Nathalie Becquart sous-secrétaire du Synode des Évêques, première femme à ce poste et première femme à avoir le droit de vote dans ce cénacle très fermé. Mardi, elle a simplement appelé les femmes à participer largement à la première phase du synode.

>> Lire aussi : Nathalie Becquart, première femme au synode des évêques: "Une porte a été ouverte"

Dans un document en amont de cette grande consultation des fidèles, le Vatican stipule qu'il sera "d'une importance capitale d'écouter la voix des pauvres et des exclus et pas uniquement celle de ceux qui occupent un rôle ou une responsabilité au sein des Églises".

Jean-Baptiste Venditti/fgn avec les agences

>> Voir aussi l'interview de Charles Morerod, évêque du diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg, dans Forum :