Alexander Schallenberg devient le nouveau chancelier autrichien

Ce diplomate de 52 ans succède ainsi à Sebastian Kurz, qui a démissionné samedi suite à l'ouverture d'une enquête concernant son implication dans une affaire de corruption. Ce dernier avait recommandé immédiatement son camarade de parti pour lui succéder. C'est toutefois au président Alexander Van der Bellen qu'il incombait de lui choisir un successeur.

Alexander Schallenberg a donc rencontré dimanche le président autrichien, qui a validé sa nomination au poste de chancelier "afin que le travail pour notre pays puisse continuer". "Cette crise gouvernementale est terminée", a déclaré Alexander Van der Bellen dans un discours télévisé.

À l'issue de cet entretien, Alexander Schallenberg a déclaré qu'une "tâche extrêmement difficile" l'attendait. Plus tôt, il avait déjà évoqué "un moment compliqué pour nous tous", se félicitant que son parti fasse preuve "d'un incroyable degré de responsabilité".

"Système Kurz"

Le chef de la diplomatie s'était auparavant entretenu avec le vice-chancelier Werner Kogler, chef des Verts qui gouvernent en coalition avec les conservateurs. Ce dernier avait fait savoir dès samedi soir qu'il soutiendrait la nomination d'Alexander Schallenberg à la chancellerie, afin de maintenir la coalition au pouvoir.

L'opposition s'est en revanche montrée moins enthousiaste, déplorant la poursuite du "système Kurz". "Sebastian Kurz n'est plus chancelier, mais chancelier fantôme", a dénoncé la cheffe de l'opposition sociale-démocrate Pamela Rendi-Wagner.

Pas le premier scandale

Sebastian Kurz, qui était devenu fin 2017 le plus jeune dirigeant élu de la planète, a été emporté par le scandale pour la deuxième fois, après une précédente tempête politique en 2019 qu'il avait spectaculairement réussi à surmonter.

Alors associé au parti d'extrême droite FPÖ, il avait vu son gouvernement balayé par un scandale de corruption, connu sous le nom d'Ibizagate. Il est ensuite revenu au pouvoir en janvier 2020, cette fois aux côtés des Verts, une coalition qui avait déjà été mise à mal plusieurs fois en raison d'autres affaires et de différences de points de vue sur la question des réfugiés.

À nouveau au coeur de la tourmente, le jeune prodige de la politique autrichienne a cette fois-ci choisi de se retirer. "Je veux céder la place pour éviter le chaos", a-t-il ajouté.

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ats/jop