Le régime des talibans a le couteau sous la gorge. Pour son approvisionnement en électricité, l'Afghanistan dépend aux trois quarts des pays voisins - essentiellement l'Ouzbékistan, l'Iran, le Turkménistan et le Tadjikistan. Des pays auxquels l'Afghanistan, privé des aides internationales dont il dépend, doit entre 60 et 90 millions de dollars (entre 56 et 83 millions de francs) selon les estimations.
Dure reconstruction
Cela met le nouveau régime en difficulté, comme l'a expliqué Jean-Luc Racine, directeur de recherche émérite au CNRS, dans La Matinale: "Les deux ministres qui s'occupent des questions énergétiques, celui des Mines et du Pétrole et celui de l'Eau et de l'Electricité, sont des mollahs. Et on voit là que la dure réalité de la construction et de la reconstruction de l'Etat est en train de se poser pour le gouvernement taliban".
Régime dans l'impasse
Et si la communauté internationale a récemment promis des dons de plus d'un milliard de dollars à l'Afghanistan, cette aide ne sortira pas le nouveau régime de l'impasse, estime Jean-Luc Racine: "Si ce milliard était effectivement recueilli, il est destiné à l'aide humanitaire. La question est évidemment de faire en sorte que les fonds arrivent bien pour des opérations d'aide humanitaire, et non pas dans les caisses de l'Etat taliban, qui pourrait s'en servir pour solder des dettes".
Le régime taliban est averti: les fournisseurs pourraient couper l'électricité du jour au lendemain. De quoi plonger le pays - ses hôpitaux, ses magasins, ses habitations - dans le noir et aggraver encore la crise que traverse l'Afghanistan.
Sujet radio: Katja Schaer
Adaptation web: Jean-Philippe Rutz