Dans une série d'annonces qui permettent également au président de se positionner dans la course à la présidentielle de 2022, Emmanuel Macron a affirmé qu'il voulait "contrer le récit du déclin économique", souvent martelé par ses opposants.
Il a cependant estimé que son pays avait pris des retards de "15 à 20 ans" sur certains de ses voisins européens en matière d'innovation.
"Cercle vertueux" du productivisme
Devant un parterre de chefs d’entreprises et de ministres, il a d'emblée placé une rhétorique de "croissance verte" au coeur de ce projet d'investissement devisé à 30 milliards d’euros sur 5 ans. Il renoue ainsi avec sa posture de dirigeant de la transition écologique, sur laquelle il avait largement fait campagne en 2017.
"La France doit devenir leader de l'hydrogène vert tout en misant sur l'énergie nucléaire", estime-t-il, pariant sur une "réindustrialisation du pays" axée sur l'innovation et l'écologie. Il a souhaité que la France "retrouve un cycle vertueux" productiviste, et ainsi "financer son modèle social" et le "rendre soutenable".
Le moment d'investir
Pour le président, pas encore officiellement candidat mais déjà en quête de réélection, il s'agit principalement de tourner la page de la crise du Covid-19. La relance économique a déjà été amorcée avec un plan de relance à 100 milliards.
"Grâce aux taux d'intérêt bas, c'est le moment d'investir", a ajouté son ministre de l'Economie Bruno Le Maire, comme une réponse anticipée aux critiques sur l'endettement du pays qui devraient être un angle d'attaque important de la droite durant la campagne à venir.
Alexandre Habay/jop avec agences
Énergies décarbonées et véhicules hybrides
À quelques semaines du sommet de la COP26 pour le climat à Glasgow, Emmanuel Macron a détaillé les principaux points de son plan "France 2030" qui visent à décarboner l'énergie produite en France. Il fait pour cela la part belle à l'énergie nucléaire, qui n'émet pas de gaz à effet de serre, mais aussi à l'hydrogène, dont les technologies ne sont pourtant pas encore exploitables à large échelle.
"L'objectif numéro un, c'est de faire émerger en France d'ici 2030 des réacteurs nucléaires de petite taille, innovant, avec une meilleure gestion des déchets", a-t-il déclaré, en annonçant un investissement d'un milliard d'euros.
Le deuxième objectif est de faire de la France un "leader de l'hydrogène vert" avec la construction de "deux gigafactories ou électrolyseurs", pour permettre la "décarbonation" de l'industrie. Il faut "massivement investir pour aider à décarboner" l'industrie, a dit le président français. Il a notamment cité les secteurs de l'acier, du ciment et de la production chimique qui ont besoin d'hydrogène vert pour remplacer les énergies fossiles, ainsi que "l'alimentation des camions, bus, trains et avions".
Le leader de la République en Marche a aussi annoncé l'objectif de "produire en France à l'horizon 2030 près de 2 millions de véhicules électriques et hybrides".