Le procès d’un djihadiste franco-tunisien à Paris a mis en lumière un réseau franco-suisse
Ce réseau - qui s'est constitué vers 2014 entre Genève et la France voisine - a rassemblé jusqu'à une dizaine de personnes, des adeptes d'un islam radical, sympathisants du groupe terroriste Etat islamique (EI). Presque tous ses membres ont tenté en 2015 de partir vers la zone irako-syrienne.
Bloqués par les autorités turques, certains ont échoué. D'autres ont réussi à rejoindre le califat autoproclamé de l'EI. Comment ce groupe fonctionnait-il avant cette vague de départs? La justice parle d'un groupe peu structuré, sans hiérarchie précise. Les rencontres avaient lieu notamment dans un snack-bar des Pâquis, à Genève, mais aussi chez les uns et les autres.
La mosquée du Petit-Saconnex semble aussi avoir été un lieu de ralliement. Les membres de ce cercle djihadiste ne se rencontraient jamais tous en même temps. La justice les soupçonne d'avoir beaucoup échangé sur une messagerie cryptée et d’y avoir parlé d’islam, de djihad armé et d'itinéraires pour se rendre en Syrie. Et parmi leurs autres activités, la justice évoque des entraînements physiques en montagne et aussi des séances au stand de tir.
Les membres du groupe se trouvant en Suisse et en France voisine ont été arrêtés entre l'année 2016 et 2017.
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Une longue enquête
Au final, l'enquête menée par la Suisse et la France aura duré entre quatre et cinq ans. En juin dernier, deux membres suisses de ce groupe ont été condamnés à des peines comprises entre un an et deux ans et demi de prison, dont du sursis.
La sanction, prononcée jeudi par le Tribunal correctionnel de Paris, a été beaucoup plus sévère (sept ans de prison) à l'encontre du Franco-Tunisien qui a été expulsé de Suisse en 2017 et qui a été considéré par les juges comme un des piliers de ce réseau djihadiste. Un autre membre, un Italo-Tunisien vivant en France voisine, s'est quant à lui vu infliger une peine de 6 ans
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Deux membres du groupe encore en Syrie
Pourtant, ce jugement ne marque pas la fin de l'affaire de ce groupe djihadiste. En effet, des recours sont encore possibles en France à la suite du verdict du Tribunal correctionnel. En Suisse, le Ministère public de la Confédération a fait appel contre les sanctions prononcées l'été dernier.
Enfin, il y a les membres de ce groupe qui se trouvent actuellement en Syrie: un Suisse proche de ce cercle et un Français de Gex. Tous deux sont détenus par les forces kurdes et en attente d'un jugement.
Marc Menichini/vajo