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Le procès des sondages de l'Elysée s'ouvre dans l'ombre de Nicolas Sarkozy

Claude Guéant, l'ancien secrétaire général de l'Elysée, est sur le banc des accusés dans l'affaire des sondages sous la présidence de Nicolas Sarkozy. [AFP - Pascal Pochard Casabianca]
Le procès des sondages de l'Elysée s'ouvre dans l'ombre de Nicolas Sarkozy / Le 12h30 / 1 min. / le 18 octobre 2021
Le procès des "sondages de l'Elysée", des enquêtes d'opinion attribuées sans appel d'offres sous la présidence de Nicolas Sarkozy de 2007 à 2012, s'ouvre lundi à Paris sans l'ancien chef de l'Etat, pas directement mis en cause dans cette affaire, mais en présence de plusieurs de ses proches.

Le procès est l'aboutissement d'une longue bataille procédurale depuis la première plainte contre X déposée par l'association anticorruption Anticor en 2010. Cinq personnes sont sur le banc des accusés.

Entre 2007 et 2009, plus de 230 sondages d'opinions ont été commandé par Claude Guéant, alors secrétaire général de l'Elysée. Les mandats étaient confiés sans appel d'offre à la société de Patrick Buisson, ancien conseiller stratégique de Nicolas Sarkozy, proche de l'extrême droite. Celui-ci vendait ces sondages avec une marge de 65% et facturait ses conseils politique pour plusieurs millions d'euros.

Patrick Buisson est poursuivi pour détournements de fonds publics. Claude Guéant, qui deviendra ensuite ministre de l'Intérieur, est accusé lui de détournement de fonds publics par négligence.

Procès sans Nicolas Sarkozy

Trois autres personnes, proches de Nicolas Sarkozy, vont devoir répondre devant la justice des conditions d'attribution de ces marchés publics qui ont coûté plus de 7 millions d'euros à l'Etat, et donc aux contribuables. L'ancien président est cité comme témoin dans ce procès mais il refuse de comparaître.

Durant les débats, la cour se plongera dans le fonctionnement de l'Elysée à l'époque et cette obsession des sondages qui portaient sur la popularité de Nicolas Sarkozy, de ses rivaux ou même de son épouse. Selon l'association anticorruption, l'ancien chef d'Etat se souciait avant tout de son image, au mépris des règles de droit.

Au terme du procès, qui doit s'achever le 12 novembre, les prévenus risqueront de lourdes peines: deux ans de prison pour Claude Guéant et sept ans pour Patrick Buisson, des peines assorties de 375'000 euros d'amende.

Alexandre Habay/lan avec agences

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