Cette décision est une nouvelle illustration des fortes tensions qui opposent depuis plusieurs années la Russie et les Occidentaux entre sanctions, expulsions croisées de diplomates, accusations d'ingérence électorale, d'espionnage et cyberattaques attribuées à Moscou.
La Russie reproche pour sa part à l'Alliance atlantique son ambition de s'étendre à ses frontières en intégrant en son sein l'Ukraine et la Géorgie, des ex-républiques soviétiques qu'elle considère comme faisant encore partie de sa sphère d'influence.
Dès le 1er novembre
"A la suite de certaines mesures prises par l'OTAN, les conditions de base pour un travail en commun ne sont plus là", a indiqué lundi le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, précisant qu'a priori ces décisions prendraient effet le 1er novembre.
Dans le détail, la Russie va suspendre indéfiniment sa mission à Bruxelles auprès de l'alliance militaire occidentale, ainsi que la mission de l'OTAN accueillie par l'ambassade de Belgique à Moscou. Cette dernière a pour rôle d'assurer la liaison entre l'Alliance à Bruxelles et le ministère russe de la Défense.
Sergueï Lavrov a également annoncé "mettre fin à l'activité du bureau d'information de l'OTAN". Ce dernier est défini par l'Alliance comme ayant pour mission d'"améliorer la connaissance et la compréhension mutuelles". En cas "d'urgence", l'Alliance pourra à l'avenir contacter l'ambassadeur russe en Belgique, a encore affirmé le ministre russe.
Accusations d'espionnage
Ces annonces interviennent après d'énièmes accusations d'espionnage. Début octobre, l'OTAN avait annoncé retirer leur accréditation à huit membres de la mission russe à Bruxelles accusés d'être des "agents de renseignement russes non déclarés". Et le secrétaire général de l'Alliance, Jens Stoltenberg, avait dans la foulée accusé Moscou d'"activités malveillantes" croissantes en Europe.
La Russie avait pris acte en estimant que l'alliance politico-militaire fondée en 1949 par les adversaires de l'Union soviétique avait démontré son refus de normaliser les relations.
ats/fgn
Relations déjà tendues
Depuis 2014 et l'annexion de la Crimée par la Russie, "l'OTAN a déjà fortement réduit les contacts avec notre mission. Du côté militaire, il n'y a eu aucun contact depuis lors", a souligné le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.
L'OTAN avait déjà décidé en mars 2018 de retirer leurs accréditations à sept membres de la mission russe et de les faire expulser de Belgique à la suite de l'empoisonnement au Royaume-Uni de Sergueï Skripal, un ancien agent double russe, et de sa fille Ioulia.
Malgré les fortes tensions, le haut commandement militaire russe a rencontré à plusieurs reprises depuis 2014 dans des pays tiers des chefs militaires de l'Otan ou du Pentagone.