Dans un rapport sur l'état du climat en Afrique publié à moins de deux semaines de l'ouverture de la COP 26 à Glasgow, l'ONU met en évidence la vulnérabilité disproportionnée de l'Afrique et souligne que le changement climatique a contribué à aggraver l'insécurité alimentaire, la pauvreté et les déplacements de population sur le continent l'an dernier.
"D'ici 2030, on estime que jusqu'à 118 millions de personnes extrêmement pauvres (c'est-à-dire vivant avec moins de 1,90 dollar par jour) seront exposées à la sécheresse, aux inondations et aux chaleurs extrêmes en Afrique si des mesures adéquates ne sont pas prises", a déclaré la Commissaire à l'économie rurale et à l'agriculture de la Commission de l'Union africaine (UA), Josefa Leonel Correia Sacko, dans l'avant-propos du rapport.
Ce rapport, coordonné par l'Organisation météorologique mondiale (OMM) de l'ONU, est le fruit d'une collaboration avec la Commission de l'UA, la Commission économique pour l'Afrique et diverses organisations scientifiques internationales et régionales et des Nations unies.
Glaciers menacés
"Au cours de l'année 2020, les indicateurs climatiques en Afrique ont été caractérisés par une augmentation continue des températures, une accélération de l'élévation du niveau de la mer, des phénomènes météorologiques et climatiques extrêmes, tels que les inondations, les glissements de terrain et les sécheresses, et les impacts dévastateurs associés", a expliqué pour sa part le secrétaire général de l'OMM, Petteri Taalas, dans l'avant-propos.
"La fonte rapide des derniers glaciers d'Afrique de l'Est, dont on s'attend à ce qu'elle soit totale dans un avenir proche, nous alerte d'un changement imminent et irréversible du système Terre", a-t-il relevé.
Les glaciers africains sont trop petits pour servir de réservoirs d'eau importants, mais ils ont une importance touristique et scientifique de premier plan. Seules trois montagnes en Afrique sont couvertes de glaciers: le massif du mont Kenya (Kenya), les monts Rwenzori (Ouganda) et le mont Kilimandjaro (Tanzanie).
Développer les systèmes l'alerte
Pour se préparer à l'intensification des phénomènes climatiques dangereux à fort impact, l'OMM appelle l'Afrique à investir dans les infrastructures hydrométéorologiques et les systèmes d'alerte précoce.
L'organisation estime que la mise en oeuvre rapide de stratégies d'adaptation en Afrique stimulera le développement économique et générera davantage d'emplois pour soutenir la reprise économique après la pandémie de Covid-19, et appelle à favoriser une "relance durable et verte" du continent.
afp/asch
Les glaciers suisses ont continué de reculer en 2021
Le volume des glaciers suisses a diminué de près de 1% en 2021, malgré beaucoup de neige en hiver et un été plutôt frais, rapporte la Commission d'experts réseau de mesures cryosphère de l’Académie suisse des sciences naturelles. En été, il y a eu beaucoup de précipitations, mais presque pas de neige fraîche dans les Alpes.
Les mesures du réseau des relevés glaciologiques suisse GLAMOS documentent une perte de glace pour tous les 22 glaciers observés en détail. Bien que les pertes soient moindres que ces dernières années, aucun gain n’a pu être déterminé pour aucun des glaciers.