La fusée "Korean Satellite Launch Vehicle II", surnommée "Nuri", s'est élevé du site de lancement de Goheung dans une colonne de flammes.
Si le lancement et le déploiement des trois phases de la fusée ont fonctionné, tout comme la séparation de la charge utile, a déclaré le président Moon, "la mise en orbite d'un satellite factice reste une mission inachevée".
Il a fallu une dizaine d'années pour développer la fusée à trois étages, pour un coût de 2000 milliards de wons (1,57 milliard d'euros). Avec ses six moteurs à carburant liquide, elle pèse 200 tonnes et mesure 47,2 mètres de long.
Échec des deux premiers lancements
La Corée du Sud est la 12e économie du monde et l'un des pays les plus technologiquement avancés avec notamment son fleuron Samsung Electronics, le plus grand fabricant de smartphones et de puces au monde.
Mais elle est toujours restée à la traîne dans la conquête spatiale, où l'Union soviétique a ouvert la voie avec le lancement du premier satellite en 1957, suivie de près par les Etats-Unis.
Le programme spatial sud-coréen affiche un bilan mitigé: ses deux premiers lancements, en 2009 et 2010, qui utilisait la technologie russe, se sont soldés par des échecs. La deuxième fusée avait explosé après deux minutes de vol, Séoul et Moscou se rejetant mutuellement la faute.
Programme spatial ambitieux
Finalement, le pays a réussi un lancement en 2013, se reposant toujours sur des moteurs développés en Russie. L'activité de lancement de satellites est de plus en plus une affaire d'entreprises privées, avec notamment SpaceX d'Elon Musk, qui compte parmi ses clients l'agence spatiale américaine NASA et l'armée sud-coréenne.
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Le lancement de jeudi est une étape dans le programme spatial ambitieux de la Corée du Sud, avec l'objectif annoncé en mars par le président Moon Jae-in de lancer un orbiteur lunaire l'an prochain.
"Grâce aux réalisations des systèmes de fusées sud-coréens, le gouvernement poursuivra un programme actif d'exploration spatiale", a déclaré le chef de l'Etat. "Nous réaliserons le rêve de poser notre sonde sur la Lune d'ici 2030".
afp/vajo
Six pays ont lancé une charge de plus d'une tonne
En Asie, la Chine, le Japon et l'Inde ont développé des programmes spatiaux avancés, et la Corée du Nord est le dernier entrant dans le club des pays capables de lancer un satellite.
Une même technologie est utilisée pour les missiles balistiques et les fusées spatiales. Pyongyang a mis en orbite en 2012 un satellite de 300 kg, ce que les pays occidentaux ont condamné comme étant un test de missile déguisé.
Aujourd'hui, six pays seulement ont lancé avec succès une charge utile de plus d'une tonne sur leurs fusées.