La situation est commune à la majorité des personnes migrantes qui ont obtenu le statut de réfugié. "Dès que tu as ton statut, on te retire ta carte de crédit et tu n'as plus de cash. Certains camps mettent les réfugiés à la porte", explique Parwana Amiri, réfugiée et militante afghane.
"Dans le camp de Malakassa, les réfugiés ont dû rendre leur container, mais on leur a permis de rester dans une tente. Les conditions de vie y sont terribles. La plupart des réfugiés ne reçoivent pas de nourriture", ajoute-t-elle.
"Nous avons recensé 400 familles réfugiées sur Athènes, victimes de marchands de sommeil, et qui vivent à trente ou quarante par appartement", relate Yonous Mouhammadi, fondateur du Forum grec des réfugiés, qui a lancé une campagne pour les aider. "L'Etat leur a coupé tout soutien, elles n'ont même pas à manger."
"Création d'une génération de sans-papiers"
Pour Kostantinos Markidis, responsable à l'ONG Arsis, l'une des 26 organisations qui ont tiré la sonnette d'alarme sur la situation, le plus grave reste à venir. "Si tu deviens réfugié, tu dois te débrouiller comme le font tous les Grecs", rapporte-t-il. "C'est ce que demande la directive européenne qui parle d'égalité entre réfugiés et Grecs, mais cette égalité est faussée."
Dans ce contexte, le travail au noir devient alors une issue, explique le responsable. "Le réfugié ne pourra jamais justifier légalement son existence. De facto, ce n'est rien d'autre que la création d'une énorme nouvelle génération de sans-papiers."
De son côté, le gouvernement grec a rejeté ces accusations. La nourriture est correctement distribuée à tous celles et ceux qui y ont droit et tout est fait pour que les réfugiés soient préparés à leur nouvelle vie, souligne-t-il dans un communiqué.
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