"J'ai confiance, compte tenu de la relation de longue date qui nous lie aux Etats-Unis, ainsi que du soutien du peuple américain, du Congrès et de l'administration", a assuré Tsai Ing-wen dans une interview en anglais donnée mardi à CNN et diffusée par la chaîne mercredi.
La présidente de Taïwan a aussi souligné le "large éventail de coopération avec les Etats-Unis visant à accroître notre capacité de défense", y compris la formation militaire américaine des forces taïwanaises.
Les passes d'armes se sont multipliées ces derniers jours entre les Etats-Unis et la Chine sur le sort de cette île de 23 millions d'habitants, qui dispose de son propre gouvernement, monnaie, armée, mais que Pékin considère comme une de ses provinces en attente de réunification avec le reste du pays.
Joe Biden préoccupé
Plus tôt mercredi, le président américain Joe Biden a souligné que les Etats-Unis étaient "profondément préoccupés par les actions coercitives et agressives de la Chine (...) dans le détroit de Taïwan".
Les tensions s'y sont accrues avec la multiplication des incursions aériennes chinoises à proximité de Taïwan. De telles actions "menacent la paix et la stabilité régionales", a ajouté le président américain, selon un enregistrement de ses propos obtenu par l'AFP.
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Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a aussi suscité l'ire de Pékin en plaidant mardi en faveur d'une "participation significative" de Taipei dans les instances onusiennes et sur la scène internationale.
"L'exclusion de Taïwan sape le travail important de l'ONU et de ses agences", avait-il insisté, estimant que sa contribution était nécessaire pour faire face "à un nombre sans précédent de défis mondiaux".
"Taïwan n'a aucun droit de participation à l'ONU", avait immédiatement rétorqué Pékin, par la voix du porte-parole du Bureau des affaires taïwanaises Ma Xiaoguang.
Relation tendue entre les Etats-Unis et la Chine
Le très délicat dossier taïwanais risque d'envenimer encore les relations entre les Etats-Unis et la Chine, au plus bas depuis des années. La semaine dernière, Biden a semblé vouloir adresser un nouveau message de fermeté à Pékin.
Interrogé sur la possibilité d'une intervention militaire américaine pour défendre Taïwan en cas d'attaque de la Chine, le président avait répondu par l'affirmative: "Oui, nous avons un engagement en ce sens", avait-il déclaré.
Sa déclaration paraissait contredire la politique de longue date des Etats-Unis dite "d'ambiguïté stratégique". En vertu de celle-ci, Washington aide Taïwan à construire et renforcer sa défense, mais sans promettre explicitement de venir à son aide en cas d'attaque.
Les propos de Joe Biden avaient été mal accueillis à Pékin et le gouvernement américain avait par la suite pris soin d'assurer que sa politique à l'égard de Taïwan n'avait pas changé: les Etats-Unis reconnaissent depuis 1979 la Chine communiste, au détriment de Taïwan, mais le Congrès américain impose parallèlement de fournir des armes à l'île pour sa défense.
afp/vajo
La présidente de Taïwan confirme la présence de soldats américains comme formateurs
La présidente de Taïwan a confirmé la présence sur son territoire d'un petit nombre de soldats américains venus entraîner son armée et a dit faire "confiance" aux Etats-Unis pour qu'ils défendent son île face à la Chine.
Dans une interview à CNN diffusée mercredi, Tsai Ing-wen a affirmé que la menace chinoise sur le territoire est de plus en plus grande "chaque jour".
Interrogée sur la présence de soldats américains à Taïwan, elle a répondu qu'ils ne sont "pas aussi nombreux que ce que les gens pensent".
C'est la première fois qu'un dirigeant taïwanais reconnaît publiquement une telle présence depuis le départ de la dernière garnison américaine en 1979, année où Washington a reconnu la Chine communiste au détriment de Taïwan.
Offensive de charme en Europe centrale
En pleine montée de la tension entre Taïwan et Pékin, une délégation taïwanaise effectue une tournée d'affaires en Europe centrale et orientale, une région visée aussi par les investisseurs chinois.
Une délégation taïwanaise de 66 membres, en visite programmée en Slovaquie, en République tchèque et en Lituanie, a signé au total 18 protocoles de coopération dans ces trois pays.
L'offensive taïwanaise de charme dans cette région autrefois opprimée par le communisme soviétique est concentrée sur l'innovation industrielle, la recherche et le développement, l'industrie spatiale et la sécurité sur internet.
Ce voyage a suscité la colère du gouvernement chinois, déjà consterné par la décision prise par la Lituanie, au début de l'année, de se retirer du forum de coopération 17+1 réunissant la Chine et les États de la région, puis d'autoriser l'ouverture d'un bureau de représentation de Taïwan.