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Au Japon, la coalition au pouvoir espère limiter la casse lors des législatives

Portrait de Akira Amari. [Pool Photo via AP/ Keystone - Behrouz Mehri]
Les élections législatives ont lieu ce week-end au Japon / Le 12h30 / 1 min. / le 31 octobre 2021
Le Premier ministre Fumio Kishida espère se maintenir au pouvoir à l'issue des élections législatives dimanche au Japon, que son parti devrait remporter mais en y laissant probablement des plumes face à une population désenchantée et une opposition mieux coordonnée.

Les bureaux de vote ont ouvert tôt dimanche matin et fermeront à 20H00 (13h00 heure suisse), quand des estimations sorties des urnes seront dévoilées.

Quelque 106 millions de Japonais sont appelés à départager 1051 candidats pour 465 sièges à la Chambre basse de la Diète. La pandémie et l'économie ont été les thèmes dominants d'une brève campagne électorale de 17 jours.

Le mécontentement de certains électeurs était palpable dimanche. Selon eux, les mesures contre le coronavirus mises en place depuis 2020 étaient "désordonnées". D'autres se sont concentrés sur les propositions des candidats concernant le mariage gay, qui n'existe pas au Japon à l'heure actuelle, et les droits pour les personnes LGBT+, espérant au final que le Parlement gagne en diversité.

Domination du PLD depuis 1955

Fumio Kishida est Premier Ministre du Japon depuis fin septembre. [Keystone - Kimimasa Mayama]
Fumio Kishida est Premier Ministre du Japon depuis fin septembre. [Keystone - Kimimasa Mayama]

Dans la dernière législature, le Parti libéral-démocrate (PLD, droite nationaliste), qui domine presque constamment la scène politique japonaise depuis 1955, détenait 276 sièges et son allié, le parti Komeito (centre-droit), 29. Soit 305 sièges au total, ce qui leur donnait un très large contrôle du pouvoir.

Mais la donne a beaucoup changé par rapport aux dernières législatives en 2017. Shinzo Abe, qui semblait inoxydable au poste de Premier ministre, a démissionné en septembre 2020 pour des raisons de santé. Son successeur Yoshihide Suga n'a tenu qu'un an, victime d'une impopularité record.

Devenu président du PLD fin septembre 2021 grâce au soutien des caciques du parti, puis nommé Premier ministre par le Parlement début octobre, Fumio Kishida, 64 ans, n'a cependant pas bénéficié d'un état de grâce dans l'opinion. Début octobre, sa popularité gravitait autour de 50%, l'une des plus faibles pour un nouveau dirigeant japonais depuis 20 ans.

>> Relire aussi : Au Japon, le modéré Fumio Kishida sera le prochain Premier ministre

Enjeu: la majorité absolue

Il vise aux législatives la majorité absolue la plus courte: 233 sièges pour le PLD et le Komeito réunis. Une manière de sauver la face même en cas de perte sensible de sièges.

"Si leur nombre de sièges descendait vers ce niveau, ce serait très difficile pour la réputation de Fumio Kishida", prévient toutefois Michael Cucek, professeur d'études asiatiques au campus japonais de l'Université Temple. "Quand un Premier ministre est à ce poste uniquement grâce à d'autres, à partir du moment où il commence à perdre de l'altitude, il commence à se diriger vers un plongeon mortel".

Ayant fait de la lutte contre le Covid-19 sa priorité numéro un, Fumio Kishida a aussi promis un nouveau plan de relance budgétaire massif et veut combattre les inégalités sociales, mais avec des moyens encore flous.

Meilleure coopération des adversaires

Le PLD a longtemps profité des divisions dans l'opposition. Mais pour ces législatives, cinq partis d'opposition dont le principal d'entre eux, le Parti démocrate constitutionnel (PDC, centre-gauche), coopèrent dans de nombreuses circonscriptions, une alliance inédite qui pourrait affaiblir leur écrasant rival.

D'un autre côté, le PLD dispose de gros moyens et reste maître dans l'art de contrôler le processus électoral, notamment dans les zones rurales où il cultive des liens très anciens avec les électeurs.

Le nombre d'infections au coronavirus a par ailleurs chuté dernièrement au Japon, et après un démarrage laborieux, la vaccination a accéléré: plus de 71% des habitants ont désormais reçu deux injections.

Une abstention élevée favorise traditionnellement le PLD, et la participation électorale avait été particulièrement basse au Japon lors des deux dernières législatives (53,68% en 2017 et 52,66% en 2014).

Dimanche à 14h00 heure - heure locale -, le taux de participation était de 21,49%, en très légère baisse (-0,34 point) par rapport au scrutin de 2017 à la même heure.

>> Les précisions dans La Matinale :

Au Japon, le PLD de Fumio Kishida espère limiter la casse lors des législatives. [Keystone - Franck Robichon]Keystone - Franck Robichon
Au Japon, le PLD espère limiter la casse lors des législatives / Le Journal horaire / 1 min. / le 31 octobre 2021

jfe avec agences

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