Quatre jours durant, la cour d'assises spéciale de Paris va questionner les 14 accusés présents - six autres, dont cinq sont présumés morts, sont jugés par défaut - sur leur personnalité et leurs trajectoires de vie avant ces attaques.
Seul membre encore en vie des commandos du groupe Etat islamique (EI) qui ont fait 130 morts et des centaines de blessés, Salah Abdeslam n'a pas non plus été questionné à ce stade sur les crimes "terroristes" qui lui sont reprochés, pour lesquels il encourt la perpétuité.
La cour d'assises spéciale n'abordera son rôle dans les attentats djihadistes les plus meurtriers jamais commis sur le sol français qu'à partir du mois de janvier.
"Gentil, calme, serviable"
C'est donc la personnalité du djihadiste qui a été abordée. "J'étais quelqu'un de gentil, calme, serviable", a déclaré Salah Abdeslam, qui s'est présenté comme un homme au parcours assez lisse et "imprégné par les valeurs occidentales", avant sa radicalisation et la tuerie.
L'accusé, volubile depuis l'ouverture du procès après un silence quasi constant pendant l'enquête, n'a pas fui les questions même s'il n'a offert que de brèves réponses.
La cour veut parler de sa vie personnelle, de sa petite amie d'avant les attentats. "Vous avez toujours des contacts avec elle?" "Non." "Et avant, vous aviez eu d'autres liaisons?" Salah Abdeslam hésite. "Je ne souhaite pas m'exprimer sur ça, c'est un peu personnel".
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Pas de réaction pendant les témoignages
Dès l'ouverture du procès le 8 septembre, le Franco-Marocain, aujourd'hui âgé de 32 ans, s'était présenté comme un "combattant de l'Etat islamique", rompant le silence quasi total qu'il observait depuis son arrestation à Bruxelles en avril 2016 après quatre mois de cavale.
A l'isolement total et sous vidéo surveillance constante depuis cinq ans et demi, il avait également dénoncé ses conditions de détention.
Le 15 septembre, invité par le président de la cour Jean-Louis Périès à faire une déclaration "succincte", il avait glacé la salle d'audience. "On a visé la France, des civils, mais il n'y avait rien de personnel", avait-il déclaré. "François Hollande savait les risques qu'il prenait en attaquant l'Etat islamique en Syrie".
afp/vajo