Glenn Youngkin, homme d'affaires de 54 ans sans expérience politique, l'a emporté de peu (2,7 points d'avance sur plus de 95% de votes dépouillés) face à Terry McAuliffe, 64 ans et ancien gouverneur de cet Etat de l'est des Etats-Unis (2014-2018).
La participation devrait se révéler importante, avec près de 1,2 million d'électeurs ayant déjà voté par anticipation. C'est six fois plus qu'en 2017, quand le démocrate Ralph Northam avait été élu, selon l'ONG Virginia Public Access Project.
Bon score aussi dans les fiefs démocrates
Glenn Youngkin, qui a emporté le vote rural traditionnellement conservateur, a réussi de bons scores dans les fiefs démocrates du nord de l'Etat.
"Cela fait longtemps que ce n'est plus une campagne électorale et que cela a commencé à devenir un mouvement mené par vous tous", a lancé le candidat à ses partisans à l'annonce des premiers résultats.
Défaite difficile dans le camp de Joe Biden
Jusqu'au bout, les démocrates ont voulu croire à leur victoire. "Nous allons continuer à compter les bulletins de vote, parce que tous les habitants de Virginie méritent que leur vote soit compté", a encore affirmé Terry McAuliffe devant ses supporters en fin de soirée.
"Nous allons gagner" cette élection même si elle est "serrée", avait lancé le président Joe Biden depuis la COP26 de Glasgow avant la fermeture des bureaux de vote. Ce scrutin était considéré comme un baromètre du soutien à la politique du président américain, même s'il s'en est défendu.
La popularité du démocrate s'est effritée depuis le chaotique retrait américain d'Afghanistan. Et ses grands plans d'investissements, l'un dans les infrastructures, l'autre sur un volet social et climatique, sont bloqués au congrès, victimes de dissensions entre les démocrates.
Les élections de mi-mandat en ligne de mire
La victoire de Glenn Youngkin offre aux républicains une stratégie pour reconquérir le congrès, où les démocrates disposent d'une majorité fragile, lors des élections de mi-mandat en novembre 2022. Le candidat a misé sur la popularité de Donald Trump, dont il a reçu le soutien, sans reprendre les prises de position les plus outrancières de l'ancien président pour ne pas effrayer les modérés et les indépendants.
La large avance initiale de Terry McAuliffe dans les sondages avait fondu en quelques semaines. Mardi matin, les deux hommes étaient au coude-à-coude dans cet Etat qui avait massivement voté pour Joe Biden lors de la présidentielle il y a un an.
Le démocrate, dont l'électorat est essentiellement urbain, avait mis en garde contre une victoire républicaine qui rimerait avec "quatre ans de théories du complot et de politique extrémiste".
Election également dans le New Jersey
Dans le New Jersey, un républicain était également en tête de l'élection pour le poste de gouverneur, selon des résultats partiels. Jack Ciattarelli devançait de trois points le démocrate Phil Murphy, qui brigue un second mandat.
Les démocrates ont toutefois emporté une victoire avec l'élection attendue d'Eric Adams, Afro-Américain et ancien policier et syndicaliste antiraciste, comme prochain maire de New York.
>> Lire : L'Afro-Américain Eric Adams remporte la mairie de New York
afp/oang
Joe Biden sur la scène internationale
La première année de présidence de Joe Biden a notamment été marquée, sur le plan international, par le retrait chaotique d'Afghanistan.
Mais "l'opinion américaine est plutôt contente que les Etats-Unis quittent enfin l'Afghanistan", rappelle Marie Cecile Naves.
"Sur le plan international, c'est une autre affaire, parce que la formule 'America is back' qu'il ne cesse de marteler est écornée", précise-t-elle.
"On voit bien que les intérêts immédiats des Américains sont sa priorité et que le multilatéralisme tant vanté est un peu mis à mal. La véritable priorité de Biden dans le monde, c'est la Chine (…) Les grandes guerres telles qu'on les a connues après la Guerre froide, c'est fini. C'est peut-être difficile à comprendre pour une partie des alliés traditionnels des Etats-Unis, mais c'est un changement de culture qui se met en place".