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En France, l'ancien électorat du PS roule toujours pour Emmanuel Macron

Zoom (vidéo) - La gauche française en lambeaux à six mois de la présidentielle
Zoom (vidéo) - La gauche française en lambeaux à six mois de la présidentielle / La Matinale / 2 min. / le 4 novembre 2021
En France, l'électorat du Parti socialiste, qui a largement soutenu la candidature d'Emmanuel Macron en 2017, ne semble pas être rentré au bercail. La campagne d'Anne Hidalgo est aujourd'hui à la peine et la candidate du PS stagne autour des 5% dans les sondages pré-électoraux.

Alors que tous les candidats ne sont pas encore déclarés en vue de la présidentielle française de 2022, le président sortant Emmanuel Macron se situe autour de 23% des intentions de vote.

Lors de la présidentielle de 2017, l'ancien ministre de François Hollande avait profité de la non-candidature de ce dernier et avait siphonné l'électorat socialiste. Les choses ne paraissent pas avoir fondamentalement changé depuis et l'électorat social-démocrate traditionnel ne semble pas fuir Emmanuel Macron.

"Le PS n'a pas tiré les leçons de l'échec de 2017"

Pourtant, en quatre ans de mandat, on a beaucoup dit qu'Emmanuel Macron a "changé de bord", menant essentiellement une politique de droite. Mais pour autant, les électeurs originellement socialistes ne sont pas revenus à la maison.

Il serait d'ailleurs "trompeur" de réduire Emmanuel Macron à un gouvernant de droite, estime le politologue Gérard Grunberg, spécialiste et ancien adhérent du Parti socialiste. Il rappelle par exemple que la crise du Covid-19 a engendré en France une politique "extrêmement dépensière". "D'ailleurs, une partie de la droite commence à reprocher à Macron d'avoir trop dépensé", souligne-t-il.

Selon Gérard Grunberg, le PS n'a de son côté pas tiré les leçons de son échec de 2017, d'où ses difficultés auprès de l'opinion. "Ils sont toujours fondamentalement contre Macron, l'attaquant presque davantage que l'extrême-droite", juge-t-il. Le PS n'aurait ainsi aucune chance de récupérer sa base électorale.

Électorat social-libéral

"C'est un électorat que j'appellerais social-libéral, et il n'y a pas de raisons qu'ils reviennent en arrière. C'est plutôt le contraire qui se produit au centre-gauche", juge-t-il.

Ces "macronistes de gauche" qu'on entend peu sont plutôt satisfaits de la politique menée par le président français, qui a navigué, pendant la crise du Covid-19, entre tentative de réforme des acquis sociaux et Etat-providence.

Cet équilibre permet à Emmanuel Macron de tenir ce socle électoral pas très large mais suffisant pour passer le seuil du premier tour. Et pour l'instant, il y a peu de chance que son adversaire du second soit de gauche.

>> Revoir le Grand débat de Forum sur la gauche française :

Le grand débat - Présidentielle française: la gauche a-t-elle déjà perdu?
Le grand débat - Présidentielle française: la gauche a-t-elle déjà perdu? / Forum / 18 min. / le 19 octobre 2021

Alexandre Habay/jop

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