Le Molnupiravir, espoir important contre le Covid-19, autorisé au Royaume-Uni - Le suivi du Covid-19 dans le monde
ROYAUME-UNI - Autorisation de mise sur le marché pour le Molnupiravir
L'agence britannique de sécurité des médicaments et produits de santé (MHRA) a approuvé jeudi la mise sur son marché d'une pilule contre le coronavirus développée par le laboratoire américain Merck. Le Royaume-Uni est le premier pays à donner son aval à ce médicament oral, baptisé "molnupiravir". De son côté, l'Agence européenne des médicaments (EMA) étudie aussi une mise sur le marché européen.
Ce médicament antiviral doit permettre de réduire les symptômes liés au Covid-19 et de prévenir ses formes les plus sévères, en diminuant la capacité d'un virus à se répliquer. Administré aux patients dans les jours qui suivent un test positif, le traitement réduit de moitié le risque d'hospitalisation, selon un essai clinique mené par Merck (également appelé MSD en dehors des Etats-Unis).
"Aujourd'hui est un jour historique pour notre pays, car le Royaume-Uni est désormais le premier pays au monde à approuver un antiviral qui peut être pris à la maison contre le Covid-19", a déclaré le ministre britannique de la Santé Sajid Javid dans un communiqué. "Cela changera la donne pour les plus vulnérables et les immunodéprimés, qui pourront bientôt recevoir le traitement révolutionnaire."
>> Plus d'informations sur ce traitement prometteur : La pilule de Merck contre le Covid-19 pourrait soulager les hôpitaux
EUROPE - L'OMS craint "un demi-million de morts" d'ici février
L'Organisation mondiale de la santé s'est alarmée jeudi du rythme "très préoccupant" de transmission du Covid-19 en Europe, qui pourrait déboucher sur un demi-million de morts supplémentaires sur le continent d'ici février. Selon les données de l'OMS Europe, les hospitalisations liées au Covid ont plus que doublé en une semaine.
"Nous sommes, de nouveau, à l'épicentre", a déploré le directeur de la section européenne de l'OMS Hans Kluge lors d'une conférence de presse.
Le nombre de décès quotidiens est en hausse depuis près de sept semaines consécutives en Europe, avec environ 3600 décès quotidiens liés au coronavirus, selon les données officielles par pays compilées par l'AFP. La hausse est toutefois principalement portée par l'Europe de l'est, et notamment par la Russie, l'Ukraine ou la Roumanie.
Pour l'OMS, l'augmentation des décès et du nombre de cas s'explique par la combinaison d'une couverture vaccinale insuffisante, qui se combine avec l'assouplissement des mesures de protections telles que le port du masque, les restrictions de rassemblement, la fermeture des lieux publics ou les gestes barrières.
"La plupart des personnes hospitalisées et mourant du Covid-19 aujourd'hui ne sont pas complètement vaccinées", a souligné Hans Kluge.
CROATIE - Nombre record de cas en 24 heures
La Croatie, où le taux de vaccination contre le Covid-19 est un des plus bas dans l'Union européenne, a enregistré jeudi un nombre record de contaminations en une journée et les autorités ont "supplié" la population de se faire vacciner.
"C'est un moment très délicat. Nous devons tous ensemble régler ça [...] Nous supplions la nation de se faire vacciner [...], de faire confiance aux scientifiques et à la profession" médicale, a déclaré à la presse le ministre croate de la Santé, Vili Beros.
Aux cours des dernières vingt-quatre heures, 6310 personnes ont été testées positives au coronavirus dans ce pays de 4,2 millions d'habitants, selon les chiffres officiels. Le précédent record, de 4620 contaminations en une journée, avait été enregistré en décembre 2020.
GRÈCE - Au nord, un foyer de corona-sceptiques
"Il n'y a pas de pandémie": dans le nord de la Grèce, où le taux de vaccination est le plus bas du pays, nombreux sont ceux et celles qui nient l'existence même du coronavirus et protestent contre des mesures sanitaires qui bafouent leurs libertés. Certains préfèrent même arrêter d'envoyer leurs enfants à l'école afin d'éviter qu'ils ne portent un masque et n'effectuent un autotest obligatoire.
Dans les régions de Macédoine et de Thrace, dans le nord du pays, se concentrent la plus grande partie de corona-sceptiques, qui répandent des théories du complot alimentées par une rhétorique religieuse et nationaliste, selon les observateurs. Mais Antonis Gardikiotis, professeur de psychologie sociale à l'Université Aristote de Thessalonique, attribue aussi cette situation à la diffusion de "messages contradictoires".
"Pendant le premier confinement, le message était plus cohérent et la peur incitait à respecter les mesures" sanitaires. Depuis, un "excès" d'informations a créé "la confusion", commente-t-il.
Près de 40% des 6700 cas de coronavirus enregistrés mardi en Grèce - un record - l'ont été dans le nord, où vit le tiers de la population du pays. Moins de la moitié de ces 3,1 millions d'habitantes et habitants ont été pleinement vaccinés, bien en deçà de la moyenne nationale à 63%.
Si bien que dans ces régions, les soins intensifs sont proches de leur capacité maximale et un nombre croissant de patients non vaccinés refusent d'y être intubés. Le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis a ainsi de nouveau appelé mercredi "les sceptiques à se faire vacciner pour réduire la pression sur les hôpitaux".
ALLEMAGNE - "Situation grave" en ex-RDA
L'Allemagne a enregistré jeudi un nombre record de nouvelles infections au Covid-19 avec 33'949 cas supplémentaires en 24 heures, contre un peu plus de 20'000 mercredi, selon l'institut de veille sanitaire Robert Koch. Il s'agit d'un record absolu depuis le début de la pandémie en mars 2020.
Le pays est touché par une pandémie "massive" qui concerne "essentiellement des non-vaccinés", a mis en garde mercredi le ministre de la Santé Jens Spahn, appelant à un durcissement des mesures pour endiguer la quatrième vague de Covid dans le pays. "Le nombre de vaccinés n'est pas suffisant", a confirmé le président de l'institut Robert Koch lors de la même conférence de presse.
La "quatrième vague" de la pandémie nous frappe "de plein fouet", a déclaré le ministre. L'Allemagne a vu les cas de Covid-19 remonter en flèche ces dernières semaines, avec une hausse de 40% des hospitalisations au cours des sept derniers jours, et de 15% en soins intensifs, où les lits commencent de nouveau à manquer.
"La situation est grave" dans les hôpitaux, a commenté sur la chaîne publique ZDF Helge Braun, bras droit d'Angela Merkel à la chancellerie. "Nous constatons déjà une charge massive en Thuringe et en Saxe", deux régions particulièrement touchées, dans l'ex-RDA.
Sur la carte de l'Allemagne, les régions les moins vaccinées sont aussi les régions les plus touchées par le virus, notamment la Saxe, la Bavière ou le Bade-Wurtemberg, soit essentiellement les régions du sud-est. Jens Spahn, qui doit consulter les ministres régionaux de la Santé cette fin de semaine, va leur demander de prendre de nouvelles mesures de restriction, notamment à l'égard des non vaccinés, pour contrer cette quatrième vague.
Près de 67% des Allemands sont aujourd'hui vaccinés, ceux qui refusent le vaccin représentent un peu plus de 16 millions de personnes.
AUTRICHE - Restaurants et coiffeurs viennois bientôt réservés aux vaccinés
La ville de Vienne va interdire l'accès des personnes non-vaccinées ou sans anticorps aux restaurants et aux coiffeurs afin d'endiguer une quatrième vague de contaminations au Covid-19 susceptible d'engorger les services de soins intensifs, a annoncé le maire jeudi.
Cette mesure concerne également les services nécessitant un contact rapproché, comme les coiffeurs, les masseurs ou les soins esthétiques et toute réunion rassemblant plus de 25 personnes.
L'Autriche, un pays alpin très touristique, craint d'être à nouveau placé sur la liste dite "rouge" des destinations dans lesquelles une circulation active du virus est observée, alors que la saison hivernale débute. A l'image d'autres pays en Europe, elle est frappée par une forte quatrième vague principalement imputable au faible taux de vaccination actuel.
FRANCE - Le "beau mois d'octobre" de la Tour Eiffel
La Tour Eiffel, qui a rouvert en juillet après près de neuf mois de fermeture, a connu "un beau mois d'octobre" grâce à un "vrai retour du tourisme" dans la capitale française, retrouvant des niveaux de fréquentation d'avant-Covid, selon sa société d'exploitation.
Mais avec 1,5 million de visiteurs anticipés pour 2021 contre 6,2 millions en 2019, ce rétablissement "ne couvrira pas les pertes accumulées" avec la crise sanitaire, selon la même source.
CANADA - Deux provinces renoncent à certains sanctions vaccinales
Le Québec et l'Ontario, les deux provinces canadiennes les plus touchées par la pandémie de Covid-19, ont annoncé qu'elles ne suspendraient finalement pas leurs travailleurs et travailleuses de la santé non vaccinées contre le coronavirus. Ces réfractaires ne représentent que 3% du personnel de santé.
"On a tout essayé pour vacciner le dernier 3%", a souligné le ministre québécois de la Santé Christian Dubé, admettant son "incompréhension" à l'égard de ce "noyau dur" qui refuse de se faire vacciner. "Malheureusement, notre réseau de la santé dans notre situation actuelle ne peut pas se passer de ces personnes-là", a-t-il déploré.
Au Québec, ces personnes ne toucheront pas de "prime Covid" et devront se soumettre à un test de dépistage trois fois par semaine, faute de quoi elles seront suspendues. La vaccination sera obligatoire pour les nouveaux employés.
Province voisine et la plus peuplée du Canada, l'Ontario a annoncé dans la foulée une décision similaire, prenant en compte "les conséquences du départ potentiel de dizaines de milliers de travailleurs de la santé" par rapport "au petit nombre de transmissions épidémiques actuellement actives dans les hôpitaux", selon un communiqué.
La vaccination est également imposée aux 300'000 fonctionnaires fédéraux canadiens depuis la fin octobre, faute de quoi ils seront placés en congé sans solde à la mi-novembre. Cette semaine, les compagnies aériennes Air Canada et WestJet, ainsi que le réseau des transports en commun de Toronto ont annoncé avoir suspendu plus de 1200 employés non vaccinés.
CHILI - La présidentielle perturbée par la pandémie
Six des sept candidats à la présidentielle du 21 novembre au Chili vont devoir suspendre leur campagne pour subir une quarantaine d'une semaine. Le candidat de la gauche Gabriel Boric, favori du premier tour, a annoncé mercredi avoir été testé positif au Covid-19 peu après avoir débattu face à face avec chacun d'eux.
Gabriel Boric, 35 ans et plus jeune candidat à la présidentielle de l'histoire du Chili, a fait savoir sur les réseaux sociaux avoir contracté le coronavirus bien qu'étant complètement vacciné, et souffrir de fièvre et de toux.
Au cours des deux derniers jours, il avait débattu avec sa rivale démocrate-chrétienne Yasna Provoste et avec les candidats d'extrême-gauche Eduardo Artés, de centre-droit Sebastian Sichel, d'extrême droite Antonio Kast et du Parti progressiste Marco Enriquez-Ominami.
"Bien que les résultats du test PCR des autres candidats soient négatifs, cela ne les libère pas de la quarantaine", a insisté le ministre de la Santé.
COLOMBIE - Certificat bientôt obligatoire dans les bars et restaurants
Un certificat de vaccination contre le Covid-19 sera exigé à compter du 16 novembre en Colombie pour l'entrée dans les bars, les restaurants et les manifestations sportives ou culturelles, a-t-on appris jeudi de source officielle.
Dans un premier temps, les autorités n'exigeront que la preuve de l'administration de la première dose du vaccin.
Cette mesure s'appliquera d'abord aux adultes "et, à partir du 30 novembre, aux plus de 12 ans", a-t-il ajouté. Les établissements qui ne s'y conforment pas s'exposent à des amendes, voire à une fermeture administrative.
RTSinfo et les agences
Bilan du jeudi 4 novembre
La pandémie du nouveau coronavirus a fait au moins 5'020'845 morts dans le monde depuis que le bureau de l'OMS en Chine a fait état de l'apparition de la maladie fin décembre 2019, selon un bilan établi par l'AFP à partir de sources officielles jeudi.
Les États-Unis sont le pays le plus touché tant en nombre de morts que de cas, avec plus de 750'000 décès pour plus de 46 millions de cas recensés, selon le comptage de l'université Johns Hopkins.
Les pays les plus touchés après les Etats-Unis sont le Brésil avec 608'325 morts, l'Inde avec 459'191 morts, le Mexique avec 288'733 morts, et la Russie avec 242'060 morts.
>> Le suivi de l'évolution de l'épidémie: Le coronavirus en chiffres et en cartes
Vaccin indien reconnu par l'OMS
Un huitième vaccin est désormais validé par l'Organisation mondiale de la santé sur sa liste d'urgence contre le coronavirus. Covaxin pourra être utilisé dans le cadre du dispositif international Covax d'accès équitable à l'immunisation.
Le groupe consultatif technique réuni par l'organisation a considéré que le vaccin indien de Bharat Biotech était sûr pour une exploitation dans le monde entier, a affirmé mercredi l'institution. Début octobre, le groupe d'experts de l'OMS sur le vaccin avait lui recommandé son utilisation avec deux doses auprès des plus de 18 ans et un intervalle d'un mois entre les deux.
Données insuffisantes pour les femmes enceintes
L'efficacité de Covaxin s'approche des 79% deux semaines après la seconde dose. Ce vaccin est très utile pour les pays pauvres ou à revenus intermédiaires en raison de la facilité avec laquelle il peut être conservé.
Les données sont insuffisantes pour évaluer la sécurité ou l'efficacité auprès des femmes enceintes. D'autres recherches sont prévues.