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Les drones sont de plus en plus utilisés comme armes dans les conflits

Un drone israélien qui lance des grenades lacrymogènes. [Keystone - EPA/Alaa Badarneh]
Les drones sont de plus en plus utilisés comme armes dans les conflits / La Matinale / 1 min. / le 9 novembre 2021
Après la tentative d’assassinat avortée du Premier ministre irakien à l'aide d'un drone, le risque est grand de voir de plus en plus d'attaques de ce genre.

Ce week-end, le Premier ministre irakien a échappé à une tentative d'assassinat au moyen d'un "drone piégé."

>> Lire : Le Premier ministre irakien indemne après une "tentative d'assassinat"

Aujourd'hui, de plus en plus de paramilitaires, groupes terroristes, mafias, voire de simples individus peuvent se procurer ces engins de morts et pour une somme très modeste.

Le premier prix pour un drone est de 100 francs. "A ce tarif, vous trouverez dans un catalogue sur internet un drone basique, mais armé, que des acteurs très différents achètent sans problèmes", explique dans La Matinale de mardi Jean-Marc Rickli, directeur des risques mondiaux et émergents au Centre de politique de sécurité, Genève (GCSP).

"Depuis environ 2016-2017, on voit de plus en plus de ces drones, que ce soit des quadcopter ou d'autres types de drone qui sont armés. Une entreprise chinoise en fournit. Les Russes ont développé ce qu'on appelle l'AK47 volant".

Des drones commerciaux modifiés

Mais il y a également l'option plus artisanale avec des drones commerciaux modifiés. Ceux-ci peuvent faire des dégâts considérables et même modifier le cours d'un conflit.

"Le groupe Etat islamique a utilisé des drones commerciaux en les modifiant pour contenir des grenades", a encore indiqué l'expert. "Il les a utilisés lors de la bataille de Mossoul en 2017 contre les forces armées irakiennes. C'était la première fois qu'un groupe non étatique gagnait la suprématie aérienne au niveau tactique pendant un certain temps".

Dans le futur, la stratégie des attaques devrait encore se développer: "On va utiliser un nombre important de drones que l'on va envoyer sur un objectif. La masse va faire qu'il sera très difficile d'éliminer tous les drones", a poursuivi Jean-Marc Rickli.

Les drones ne laissent aucune signature radar. Pour les forces de défense, repérer et détruire ces engins restera difficile, même si des drones anti-drones sont en développement.

Nicolas Vultier/lan

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