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L'Union européenne se divise sur le financement de murs aux frontières

Charles Michel et Ursula von der Leyen ne sont pas d'accord sur le financement de murs aux frontières de l'UE. [Pool/AP/Keystone - Olivier Hoslet]
L'Europe est divisée sur les murs à sa frontière / La Matinale / 1 min. / le 12 novembre 2021
Les Etats membres de l'Union européenne se montrent solidaires de la Lituanie et de la Pologne, dans la crise des migrants à leurs frontières. Mais ils se divisent sur le financement de murs aux frontières extérieures de l'UE avec de l’argent communautaire.

Dans un entretien téléphonique avec la chancelière allemande Angela Merkel, le président russe Vladimir Poutine a appelé jeudi les Européens à rétablir les contacts avec la Biélorussie, accusée par Bruxelles d'orchestrer une crise migratoire à sa frontière avec la Pologne.

>> Lire : Migrants à la frontière polonaise, le ton monte entre l'UE et la Biélorussie

Unanimité sur l'instrumentalisation des migrants

Dans cette crise, les Vingt-Sept sont unanimes sur un point: ce qui se passe aux frontières baltes et polonaises relève d’une instrumentalisation à grande échelle des migrants par un gouvernement, dans le but de déstabiliser l’Union européenne.

L’heure est donc à la solidarité avec la Pologne et la Lituanie, mais les divergences portent sur les moyens de sécuriser les frontières.

Depuis le mois dernier, douze pays - Pologne, République Tchèque, Pays baltes, Danemark, Grèce et Chypre notamment - réclament le financement de murs par le budget européen.

Avis opposés à la tête de l'UE

Mais la présidente de la Commission européenne ne veut pas en entendre parler. "Il y a de longue date un engagement de la Commission et du Parlement européen de ne pas financer des barbelés et des murs", a rappelé Ursula von der Layen.

Celle-ci est cependant contredite par le président du Conseil européen, qui doit tenir compte de tous les groupes d’opinion au sein des Vingt-Sept:

"Nous avons aussi le débat sur la question du financement par l'Union européenne des infrastructures physiques", a souligné Charles Michel. "Et nous pensons qu'il faudra aussi clarifier la capacité, pour l'Union européenne, de faire preuve de solidarité ou pas".

"Les lignes ne bougent pas"

Le budget européen prévoit 6,4 milliards d’euros (6,76 milliards de francs) sur sept ans pour financer la protection des frontières. Mais le flou règne sur le financement de barrières physiques. La décision est donc politique. "Pour l’instant, les lignes ne bougent pas", a indiqué un témoin des discussions. L’affaire est donc loin d’être close.

Alain Franco/oang

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Condamnation de "l'instrumentalisation d'êtres humains" à l'ONU

Les Occidentaux ont condamné jeudi à l'ONU une "instrumentalisation orchestrée d'êtres humains" par la Biélorussie à la frontière avec la Pologne afin de "déstabiliser la frontière extérieure de l'Union européenne", et appelé à une "réaction internationale forte" en dépit de l'appel au dialogue lancé par le président russe Vladimir Poutine.

Dans une déclaration conjointe publiée à l'issue d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité, l'Estonie, la France, l'Irlande, les Etats-Unis, la Norvège et le Royaume-Uni ont estimé jeudi soir que l'objectif de la Biélorussie était aussi "de déstabiliser les pays voisins" et "de détourner l'attention de ses propres violations croissantes des droits humains".

Irakiens, Syriens et Yéménites interdits de vol à destination de la Biélorussie

La compagnie aérienne nationale turque, Turkish Airlines, a suspendu les ventes de billets allers-simples à destination de la Biélorussie pour les ressortissants d'Irak, de Syrie et du Yémen, a annoncé vendredi la Commission européenne.

Cette décision intervient au coeur de la crise migratoire européenne provoquée par Minsk, accusé d'encourager depuis plusieurs mois l'entrée illégale de migrants sur le territoire polonais et d'autres pays limitrophes en réponse aux sanctions imposées par Bruxelles depuis la répression des manifestations anti-gouvernementales de 2020.

La compagnie nationale Iraqi Airlines a elle aussi suspendu ses vols vers Minsk, a précisé un porte-parole de la Commission.

Ces initiatives font suite à des discussions engagées par l'exécutif européen avec les autorités d'Irak, du Liban, des Emirats arabes unis et de la Turquie pour porter un coup d'arrêt à l'afflux de migrants.