Modifié

Nouveau couvre-feu aux Pays-Bas pour les magasins, restaurants et bars - Le suivi du Covid-19 dans le monde

L'annonce de nouvelles mesures anti-Covid a provoqué des manifestations violentes aux Pays-Bas vendredi soir, notamment à La Haye (photo). [Keystone/EPA - Jeroen Jumelet]
L'annonce de nouvelles mesures anti-Covid a provoqué des manifestations violences aux Pays-Bas vendredi soir, notamment à La Haye (photo). - [Keystone/EPA - Jeroen Jumelet]
Le Premier ministre néerlandais Mark Rutte a annoncé vendredi la réintroduction d'une série de mesures anti-Covid, notamment la fermeture des commerces non essentiels à 18h et celle des bars et restaurants à 20h. Malgré un taux de vaccination supérieur à 80% chez les plus de 12 ans, le nombre de cas a fortement augmenté.

PAYS-BAS - Confinement partiel pour au moins trois semaines

Le Premier ministre néerlandais Mark Rutte a annoncé vendredi la réintroduction d'une série de restrictions sanitaires touchant notamment le secteur de la restauration. Il veut ainsi faire face à un nombre record de cas de Covid-19. "Heureusement, la grande majorité de la population est vaccinée, sinon la misère dans les hôpitaux serait incalculable en ce moment", a-t-il déclaré.

Les nouvelles mesures entreront en vigueur samedi soir et courront sur au moins trois semaines. Les bars, les restaurants et les magasins essentiels tels que les supermarchés devront fermer à 20h. Les commerces non essentiels, eux, fermeront à 18h. Les citoyens néerlandais sont en outre appelés à ne pas accueillir plus de quatre personnes chez eux et à faire du télétravail, "sauf si cela n'est vraiment pas possible", a indiqué Mark Rutte.

Les manifestations publiques sont supprimées et les matches de football seront joués à huis clos, y compris le match de qualification pour la Coupe du monde qui opposera les Pays-Bas et la Norvège la semaine prochaine. Les écoles restent toutefois ouvertes et les sorties hors du domicile autorisées. Les mesures avaient été décrites par le gouvernement comme un "confinement partiel" en amont de la conférence de presse, selon les médias locaux.

Les tests plus suffisants

Le gouvernement s'apprête également à restreindre l'accès aux lieux de restauration et de loisirs après la période de trois semaines aux seules personnes vaccinées ou guéries du Covid. Les non vaccinés qui présentent un test négatif ne pourront plus y accéder.

Ces nouvelles restrictions sont politiquement sensibles. Des milliers de personnes ont ainsi déjà manifesté à La Haye dimanche après l'annonce par le gouvernement de la réintroduction des masques dans certains espaces publics. Vendredi soir,environ 200 manifestants se sont heurtés à la police anti-émeute devant le ministère de la Justice et de la Sécurité, où le Premier ministre Mark Rutte donnait sa conférence de presse pour annoncer les restrictions sanitaires. La police néerlandaise a eu recours à un canon à eau pour disperser certains manifestants qui jetaient des pierres et tiraient des feux d'artifice.

Record de cas, décès sous contrôle

En moyenne sur 7 jours, les Pays-Bas enregistrent actuellement plus de 12'000 nouveaux cas de Covid par jour (pour une population à peu près deux fois plus importante que la Suisse), un record depuis le début de l'épidémie, même si, lors de la première vague, le nombre limité de tests ne permettait pas de connaître le nombre réel de cas.

Ce pic de Covid survient malgré le fait que 82% des Néerlandais âgés de plus de 12 ans ont été entièrement vaccinés. Par rapport aux deux premières vagues, le nombre de décès est néanmoins nettement plus faible. Il se situe aux alentours de 25 par jour (en moyenne sur 7 jours) actuellement, contre 150 lors de la première vague et 100 lors de la deuxième.

ALLEMAGNE - L'Allemagne va vivre "des mois difficiles"

L'Allemagne, frappée "de plein fouet" par une quatrième vague de Covid-19  doit se préparer à des "semaines et des mois difficiles", a prévenu vendredi le président de l'institut de veille sanitaire Robert Koch (RKI), plaidant pour durcir les restrictions.

Alors que les cas d'infection sont montés en flèche ces derniers jours dans de nombreuses régions du pays, Lothar Wieler a tiré la sonnette d'alarme: "Nous devons partir du principe que la situation va continuer de s'aggraver partout en Allemagne" et que cette évolution "ne pourra pas être arrêtée sans de nouvelles mesures", a-t-il prévenu lors d'une conférence de presse à Berlin.

"Nous avons devant nous des semaines et des mois difficiles", a-t-il martelé, s'inquiétant d'une situation déjà tendue dans certains hôpitaux qui souffrent de surcroît d'un manque de personnel soignant. Il a plaidé pour une limitation des contacts dans les lieux publics et exhorté les Allemands non vaccinés - il n'y a pas d'obligation vaccinale en Allemagne - à enfin sauter le pas.

Environ 67,4% de la population a reçu deux doses de vaccin dans le pays, loin de 75% visés.

Lufthansa a remboursé les aides publiques

La première compagnie européenne Lufthansa a annoncé vendredi avoir clôturé en avance le remboursement des aides publiques distribuées en 2020 par l'Etat allemand pour lui éviter la faillite, face aux conséquences de la pandémie de Covid-19. Dans un délai "beaucoup plus rapide que ce qui était prévu", a indiqué le groupe dans un communiqué.

Lufthansa avait obtenu en 2020 une enveloppe de 9 milliards d'euros (9,5 milliards de francs), impliquant notamment une entrée au capital de Berlin. Ce plan de sauvetage avait pour but de sauver Lufthansa de la faillite, alors que le trafic aérien était quasi arrêté par l'épidémie de coronavirus.

AUTRICHE - Aval attendu pour un confinements des non vaccinés

Le chancelier autrichien Alexander Schallenberg a annoncé vendredi qu'il attendait le feu vert du Parlement dimanche pour un confinement des personnes non vaccinées ou non guéries du coronavirus au plan national, alors que le pays est confronté à une augmentation rapide des cas. Il n'a pas précisé la date de l'entrée en vigueur de la mesure.

L'Etat régional de Haute-Autriche et la ville-Etat de Salzbourg, qui ont connu certains des taux de contamination les plus élevés, ont déjà introduit ce confinement à partir de lundi.

Pour que la mesure s'applique à l'ensemble du pays, elle devra être approuvée par le Parlement et par une réunion des chefs de gouvernement régionaux au cours du week-end.

Près de 65% de la population a reçu les deux doses de vaccin en Autriche, ce qui est inférieur à la moyenne européenne de 67% et très loin de pays comme l'Espagne (79%) ou la France (75%).

>> Lire aussi : En Autriche, "l'hiver sera rude" pour les non-vaccinés, assume le chancelier

FRANCE - Les stations attendent la saison de ski

"Des retrouvailles": après deux hivers gâchés par le Covid-19, les stations alpines françaises attendent beaucoup de la nouvelle saison de ski, qu'elles espèrent prometteuse malgré la contrainte du masque dans les remontées mécaniques.

A en croire les exploitants, les skieurs, Français ou étrangers, sont impatients de retourner dévaler les pistes. D'autant qu'une belle couche de neige est tombée début novembre sur les Alpes, où les premières ouvertures de stations sont prévues mi-novembre.

Et bien que la pandémie de Covid-19 regagne du terrain, l'horizon s'est éclairci en matière de protocole sanitaire: après des semaines d'hésitation, le Premier ministre Jean Castex a dévoilé samedi dernier un dispositif prévoyant le seul port du masque dans les files d'attente et télécabines. Le pass sanitaire ne deviendra obligatoire qu'en cas de dégradation sanitaire.

Ce dispositif est similaire à celui mis en place en Suisse. L'Italie voisine a, pour sa part, choisi d'imposer d'emblée le masque et le pass sanitaire. En Autriche, seules les personnes vaccinées ou guéries pourront emprunter les remontées mécaniques.

NORVEGE - Mesures de restriction réintroduites

Le pays scandinave, qui avait levé toutes ses restrictions fin septembre, va également proposer une troisième dose de vaccin pour tous les plus de 18 ans, a annoncé le Premier ministre Jonas Gahr Støre, en excluant toutefois des confinements ou des mesures drastiques.

"On ne parle toutefois pas de confinements ou de mesures aussi strictes que nous avons vus précédemment lors de la pandémie", a souligné le nouveau chef de gouvernement. Les cas contacts non vaccinés de plus de 18 ans sont sommés de se faire tester à partir du 16 novembre, a fait savoir l'exécutif.

Les personnels de santé non vaccinés devront eux se faire tester deux fois par semaine et porter le masque, et la recommandation de rester chez soi en cas de symptôme est rétablie.

Des restrictions locales étaient réapparues ces derniers jours en Norvège, alors que le nombre quotidien de nouveaux cas avoisine actuellement les 1500 dans un pays de 5,4 millions d'habitants.

ISLANDE - Deuxième tour de vis en une semaine

Moins d'une semaine après avoir réintroduit des mesures contre le Covid-19, le gouvernement islandais a annoncé vendredi un nouveau durcissement de son dispositif, en vigueur dès minuit, face aux records d'infections au Covid-19 ces derniers jours.

La limite des rassemblements publics est abaissée de 500 à 50, la jauge dans les piscines et salles de sport est désormais fixée à 75% de la capacité maximale et l'horaire d'ouverture des bars, restaurants et discothèques est à écourtée d'une heure supplémentaire, avec une fermeture à 22h. En vigueur pour au moins trois semaines, ces mesures sont les plus contraignantes depuis mai.

Au total, 748 personnes ont été diagnostiquées positives au SRAS-CoV-2 depuis le début de la semaine en Islande, du jamais vu, alors que 89% de la population âgée de plus de 12 ans est entièrement vaccinée en Islande. Le nombre de décès reste lui nettement inférieur à un par jour.

RUSSIE - Un pass sanitaire est en préparation

Le gouvernement russe a proposé vendredi des amendements législatifs qui doivent permettre d'introduire de stricts pass sanitaires dans le pays, toujours en proie à la pandémie de Covid-19, et a reconnu une grave surmortalité dû au virus.

Selon ces propositions, il faudra montrer patte blanche (preuve de vaccination, de contamination passée au Covid ou de contre-indication vaccinale) pour accéder à "des lieux où se tiennent des événements de masse, à des espace culturels, de restauration et aux commerces".

Le gouvernement, qui a publié ces mesures sur son site, précise qu'un pass sanitaire ne sera pas nécessaire pour se rendre à la pharmacie, dans les supermarchés ou dans les lieux proposant des produits de "première nécessité".

Pass obligatoire pour prendre le train ou l'avion

Une autre série d'amendements prévoit d'introduire un pass sanitaire obligatoire pour voyager en train ou en avion en Russie. La vice-Première ministre russe chargée de la Santé Tatiana Golikova a précisé que cette mesure devrait entrer en vigueur avant le 1er février 2022.

Depuis l'été, la Russie est confrontée à une grave nouvelle vague épidémique, sur fond de campagne de vaccination laborieuse, de faible respect des mesures de protection et de réaction limitée des autorités qui refusent tout confinement drastique.

Avec près de 40'000 nouveaux cas par jour et plus de 1000 décès, le bilan de la pandémie n'a jamais été aussi haut en Russie.

ISRAEL - La moitié de la population a déjà reçu la 3ème dose

En Israël, l'heure est déjà au bilan de la troisième dose du vaccin anti-Covid. La moitié de la population a déjà reçu ce qu'on appelle là-bas le "booster". Son efficacité vient d'être démontrée par une étude à grande échelle publiée dans la revue scientifique "The Lancet", et cette campagne vaccinale a permis au pays de rouvrir les frontières aux touristes du monde entier.

Après avoir longuement hésité, les autorités viennent en outre d'autoriser la vaccination des enfants de 5 à 11 ans. Mais en cas de refus des parents, ils obtiendront tout de même leur pass sanitaire. 

>> Regarder le sujet du 19h30 vendredi :

La moitié de la population israélienne a reçu une troisième dose du vaccin anticovid
La moitié de la population israélienne a reçu une troisième dose du vaccin anticovid / 19h30 / 2 min. / le 12 novembre 2021

ILE MAURICE - Nouvelles restrictions

L'île paradisiaque de Maurice, dans l'océan Indien, a imposé vendredi une série de nouvelles mesures de restrictions pour faire face à une recrudescence des cas de Covid-19, malgré un taux de vaccination élevé.

Le Premier ministre Pravind Jugnauth a annoncé ces restrictions lors d'une allocution télévisée à la nation, la veille, accusant les personnes qui ne respectent pas les protocoles sanitaires d'être responsables de l'augmentation du nombre de contaminations. "L'Etat ne pourra pas lutter seul contre la propagation du Covid-19", a-t-il déclaré.

L'île Maurice avait pleinement rouvert ses frontières aux touristes internationaux au début du mois d'octobre, dans l'espoir de relancer son activité touristique, vitale pour son économie, après de longs mois d'arrêt en raison de la pandémie.

OMS - Appel à une vaccination ciblée

L'Organisation mondiale de la santé a appelé vendredi à des efforts de vaccination plus ciblés pour s'assurer que les publics vulnérables reçoivent des injections.

"Il est absurde d'administrer des rappels à des adultes en bonne santé ou de vacciner des enfants alors que le personnel de santé, les personnes âgées et d'autres groupes à risque dans le monde attendent toujours leur première dose", a dénoncé Tedros Adhanom Ghebreyesus.

"Chaque jour, il y a six fois plus de rappels administrés dans le monde que de doses primaires dans les pays à faible revenu. C'est un scandale qui doit cesser", a poursuivi le patron de l'OMS.

RTSinfo

Publié Modifié

Le bilan de la pandémie dans le monde

La pandémie de Covid-19 a fait au moins 5'078'208 morts dans le monde depuis que le bureau de l'OMS en Chine a fait état de l'apparition de la maladie fin décembre 2019, selon un bilan établi par l'AFP vendredi à midi.

Plus de 251'869'080 cas d'infection ont été officiellement diagnostiqués depuis le début de l'épidémie. Sur la journée de mercredi, 7136 nouveaux décès et 512'227 nouveaux cas ont été recensés dans le monde.

Les Etats-Unis sont le pays le plus touché tant en nombre de morts que de cas, avec 759'677 décès pour 46'852'796 cas recensés. Suivent le Brésil avec 610'224 morts et 21'924'598 cas, l'Inde avec 462'690 morts (34'414'186 cas), le Mexique avec 290'630 morts (3'838'308 cas), et la Russie avec 252'926 morts (8'992'595 cas).

Accélération en Europe et en Amérique latine

La situation de l'épidémie de Covid-19 continue de se dégrader dans l'Union européenne. Elle est considérée comme "très inquiétante" dans dix pays et "inquiétante" dans dix autres, a indiqué vendredi l'agence européenne chargée des maladies.

Contrairement aux semaines précédentes, l'Europe (+13%) n'est plus la seule zone qui voit sa situation se détériorer. La zone Amérique latine/Caraïbes (+14%) est également mal orientée.

Ailleurs, la situation continue de s'améliorer au Moyen-Orient (-12%), en Asie (-7%) et en Océanie (-6%), tandis qu'elle est quasi-stable dans la zone Etats-Unis/Canada (+1%).

>> Le suivi de l'évolution de l'épidémie: Le coronavirus en chiffres et en cartes

L'OMS relance le processus d'homologation du vaccin russe Spoutnik V

Le processus en vue d'une éventuelle homologation d'urgence pour le vaccin anti-Covid Spoutnik V fabriqué en Russie "a redémarré", après avoir été bloqué pendant plusieurs mois, a indiqué l'OMS vendredi. "Il faut qu'il y ait encore beaucoup d'échange d'informations avant que le processus ne soit bouclé, mais il avance de nouveau et c'est une très bonne nouvelle", a déclaré la docteure Mariangela Simao, chargée de l'accès aux médicaments à l'OMS.

Une homologation d'urgence de l'OMS donnerait non seulement un label de qualité à ce vaccin déjà injecté depuis la fin de l'année dernière en Russie et dans d'autres pays, mais il pourrait surtout ouvrir la voie à une reconnaissance plus large et permettre in fine aux gens vaccinés avec ce sérum de voyager avec un pass sanitaire.

Plus de vaccins pour Covax?

L'homologation d'urgence pourrait aussi permettre au système Covax -chargé d'approvisionner en particulier 92 pays pauvres- de l'ajouter à sa palette de sérums actuels et pallier aux problèmes d'approvisionnement.

Pour l'heure, ni les Etats-Unis ni l'Agence européenne des médicaments n'ont homologué le vaccin russe. Mais "nous attendons encore le dossier complet sur Spoutnik, qui permettra d'avancer", a souligné la docteure Simao. Il reste aussi des problèmes en termes d'inspections, "inspections auprès des fabricants" notamment.

"Haut niveau de sécurité et d'efficacité" selon Vladimir Poutine

Lors d'un récent sommet du G20 à Rome, Vladimir Poutine et Xi Jinping avaient plaidé pour une reconnaissance mutuelle des vaccins anti-Covid disponibles. La Russie, avait fait valoir le président russe, "a été le premier pays du monde à homologuer un vaccin contre le Covid-19, le Spoutnik V" qui "fait preuve d'un haut niveau de sécurité et d'efficacité" selon lui.

Selon des statistiques compilées par l'AFP, Spoutnik est déjà utilisé dans 47 pays en plus de la Russie, dont l'Algérie, l'Argentine, l'Inde, l'Iran, le Mexique, le Pakistan ou encore les Philippines, les Emirats ou le Venezuela. Pour l'heure, l'OMS a homologué les vaccins anti-Covid de l'indien Bharat Biontech, de Pfizer-Biontech, de Moderna, d'Astra Zeneca (l'OMS compte deux vaccins AZ dont l'un fabriqué en Inde), de Johnson&Johnson et de Sinopharm.