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Affrontements entre forces polonaises et migrants à la frontière avec la Biélorussie

Les migrants sont bloqués à la frontière entre la Biélorussie et la Pologne. [EPA/Keystone - STR]
Le président biélorusse revoit sa position sur la crise migratoire afin d'éviter la confrontation avec l'UE / Forum / 2 min. / le 16 novembre 2021
Les forces de sécurité polonaises ont annoncé mardi avoir fait usage de gaz lacrymogène et déployé des canons à eau pour repousser des migrants qui jetaient des pierres en tentant de traverser la frontière depuis la Biélorussie. De son côté, Minsk a accusé Varsovie d'aggraver la crise.

"Des migrants ont attaqué nos soldats et nos officiers avec des pierres et tentent de détruire la clôture et de passer en Pologne", a tweeté le ministère polonais de la Défense. A Kuznica, "nos forces ont utilisé du gaz lacrymogène pour réprimer l'agression des migrants".

Sept policiers, un garde-frontière et un soldat ont été blessés dans les affrontements, ont indiqué des responsables polonais, la police déclarant que des grenades assourdissantes et des grenades lacrymogènes avaient également été lancées sur les policiers.

De son côté, la Biélorussie a accusé mardi Varsovie d'aggraver la crise en cours à la frontière entre les deux pays. "Nous voyons aujourd'hui des provocations de la Pologne et un traitement inhumain avec ces démunis", a affirmé le porte-parole de la diplomatie biélorussse.

Le ministère biélorusse de la Santé a lui déclaré qu'une vingtaine de migrants campant à la frontière avaient reçu une assistance médicale au cours des derniers jours, dont cinq personnes pour des problèmes oculaires et respiratoires au cours des dernières heures. Minsk a aussi déclaré qu'il mettait en place un "centre logistique" dans la région de Grodno, où les migrants pourraient dormir.

Des milliers de migrants à la frontière

Quelque 4000 migrants au total campent actuellement, selon les gardes-frontières polonais, dans le froid et des conditions qui se dégradent de jour en jour, le long de la frontière entre la Pologne et le Bélarus.

Un face-à-face a débuté la semaine dernière près du point de passage entre les villages biélorusse de Bruzgi et polonais de Kuznica, où se sont rassemblés plusieurs milliers de migrants souvent originaires du Proche-Orient.

L'UE accuse Minsk d'avoir organisé l'afflux de milliers de migrants aux frontières de la Pologne et de la Lituanie pour se venger des sanctions imposées après l'implacable répression de l'opposition depuis 2020.

"L'essentiel, aujourd'hui, est de défendre notre pays, notre peuple et d'éviter les heurts", a déclaré le président de la Biélorussie Alexandre Loukachenko. "Il ne faut pas que ce problème devienne une confrontation ardente."

Après avoir multiplié les menaces contre l'Union européenne, comme celles d'un conflit armé ou de l'interruption du transit du gaz russe, le président biélorusse a ainsi semblé vouloir calmer le jeu.

Entretien avec Angela Merkel

Son entretien la veille avec la chancelière allemande Angela Markel marquait un succès pour le dirigeant biélorusse auquel les Occidentaux refusaient de parler depuis sa réélection décriée en août 2020.

Au pouvoir depuis 1994, il a assuré s'être mis d'accord avec Angela Merkel sur le fait que la crise devait être désamorcée. "Nous étions de la même opinion que personne n'a besoin d'escalade - ni l'UE, ni la Biélorussie", a-t-il dit.

Mais il a ajouté que les vues étaient "divergentes" sur la manière dont les migrants sont arrivés en Biélorussie et nié une fois de plus que son pays ait favorisé leur venue.

Nouvelles sanctions de l'UE

La crise a conduit l'UE à imposer lundi un nouveau train de sanctions contre Minsk. "Nous nous sommes mis d'accord sur l'adoption d'un nouveau train de sanctions (...). Il sera finalisé dans les prochains jours", a déclaré Josep Borrell, à l'issue d'une réunion des ministres des Affaires étrangères des Vingt-Sept à Bruxelles.

Ces sanctions toucheront "un nombre important de personnes" et d'entités, a-t-il affirmé, sans préciser leur nombre ni leur identité.

>> Lire : L'Union européenne va adopter de nouvelles sanctions contre la Biélorussie

>> Ecouter aussi La Matinale faire le point mercredi sur la situation à la frontière du point de vue des droits de l'homme :

Le sort des migrants à la frontière biélorusso-polonaise inquiète les ONG. [Keystone/BelTA - Maxim Guchek]Keystone/BelTA - Maxim Guchek
Tension à la frontière entre la Pologne et la Biélorussie / La Matinale / 1 min. / le 17 novembre 2021

agences/lan

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Au moins 11 morts

Selon des groupes caritatifs, au moins 11 migrants sont morts de part et d'autre de la frontière depuis l'été. L'un d'eux, un Syrien de 19 ans venu de Homs, a été enterré lundi près de la frontière, du côté polonais.