Dans un communiqué diffusé sur ses chaînes Telegram, le groupe EI a affirmé que le premier attentat visait le quartier général de la police et que le deuxième avait eu lieu près du siège du Parlement qui devait se réunir.
Un peu plus tôt, un porte-parole de la police avait indiqué que les "caractéristiques" de ces attaques "correspondent aux Forces démocratiques armées (ADF)", un mouvement islamiste que le groupe EI désigne comme sa "province d'Afrique centrale" (Iscap en anglais).
Le gouvernement avait déjà attribué deux attaques à la bombe menées fin octobre à Kampala aux ADF, groupe né en Ouganda et qui a fait souche depuis plus de 25 ans dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC) voisine, où il est accusé de nombreux massacres de civils.
A trois minutes d'intervalle
Les deux explosions se sont produites à trois minutes d'intervalle peu après 10h locales dans le quartier d'affaires de Kampala. La première attaque a été menée à un check-point situé près du quartier général de la police par un homme transportant une bombe dans un sac à dos. La deuxième par deux hommes "déguisés en moto taxis" à proximité de l'entrée du Parlement.
Les forces contre-terroristes ont arrêté un quatrième kamikaze et "récupéré un engin explosif artisanal non explosé" chez lui, a précisé la police.
Ces attentats interviennent trois semaines après deux autres attaques à la bombe, une contre un restaurant de la capitale le 23 octobre revendiquée par l'Iscap et un attentat suicide mené dans un bus près de Kampala deux jours plus tard.
La session du Parlement annulée
Le Parlement a annulé sa session prévue mardi, demandant à ses membres d'éviter le secteur "car les forces de sécurité travaillent dur à rétablir l'ordre". En début d'après-midi, les alentours du Parlement étaient bouclés par des soldats lourdement armés alors que des membres de la police scientifique inspectaient le site.
Ces attaques "montrent clairement que les groupes liés aux ADF ont toujours la volonté de mener des attaques meurtrières contre des cibles faciles (...) avec des kamikazes et des engins explosifs artisanaux", a conclu police.
ats/vajo
Arrestations le mois dernier
La police ougandaise avait arrêté le mois dernier un certain nombre de membres présumés des Forces démocratiques armées (ADF), affirmant soupçonner une attaque contre des "installations majeures".
En avril 2019, le groupe EI a commencé à revendiquer des attaques des ADF sur les réseaux sociaux. Les ADF sont considérés par les experts comme le plus meurtrier des quelque 120 groupes armés qui arpentent l'est de la RDC, beaucoup d'entre eux étant le produit de deux guerres régionales menées il y a un quart de siècle.
En 2010, deux attentats à la bombe avaient visé à Kampala des supporters assistant à la finale de la Coupe du monde de football, faisant 76 morts. Ils avaient été revendiqués par les islamistes somaliens shebab.
Ces attaques, les premières commises par les insurgés somaliens en dehors de leur pays, ont été perçues comme une vengeance après l'envoi par l'Ouganda de troupes dans ce pays déchiré par la guerre, dans le cadre de l'Amisom, mission de l'Union africaine destiné à épauler les autorités somaliennes dans le combat contre les shebab.