Depuis le coup d'Etat du 25 octobre, la violence et la répression sont montées d'un cran au Soudan. Le week-end dernier, une manifestation a été durement réprimée: au moins huit personnes ont été tuées, dont plusieurs adolescentes. Des dizaines ont été victimes de coups de feu.
Le docteur Oussama Selman était à l'hôpital royal de Khartoum pour coordonner leur arrivée: "Les vingt-neuf personnes étaient toutes blessées par balles. Pour sept d'entre elles, les balles avaient été tirées depuis des positions en hauteur; donc cela signifie qu'il y avait des snipers. Il y avait aussi des balles à fragmentation: après être rentrées dans le corps, elles se divisent en plusieurs morceaux. Quatre blessés comportaient ce type de blessures".
Instaurer la peur
L'objectif de la junte semble clair: instaurer la peur pour empêcher une forte mobilisation.
Lundi, devant un autre hôpital de la capitale, un groupe de quelques dizaines de médecins et infirmiers juraient de ne pas se laisser museler. Ils dénonçaient le licenciement du directeur de l'établissement et la violence employée par les forces de sécurité: "Je manifeste aujourd'hui pour mes droits, pour dire non à la violence contre les contestataires", explique cette soignante. "Nous sommes sous pression. Premièrement, ils essaient de remplacer notre directeur. Ils veulent que les médecins se taisent, mais nous devons dire la vérité".
Les militaires ont montré qu'ils n'avaient pas l'intention de lâcher. La crainte de nouvelles violences est forte.
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Reportage à Khartoum: Patricia Huon
Version web: Stéphanie Jaquet