Entre août 2020 et juillet 2021, le déboisement dans la plus grande forêt tropicale du monde s'est étendu sur 13'235 km2, soit la surface la plus importante déboisée depuis 2005-2006 (14'286 km2), selon les données publiées jeudi du système de surveillance brésilien de la déforestation rattaché à l'Institut national de recherche spatiale (INPE).
C'est la troisième année consécutive que la déforestation progresse depuis l'arrivée au pouvoir du président d'extrême droite Jair Bolsonaro, qui fait l'objet de critiques internationales pour avoir affaibli la surveillance de l'écosystème amazonien, et encouragé les activités minières dans des zones protégées.
Défi environnemental
Ces chiffres représentent "un défi" pour le Brésil, a déclaré le ministre de l'Environnement Joaquim Leite lors d'une conférence de presse à Brasilia. "Nous devrons être plus fermes face aux délits environnementaux", a-t-il dit, tout en affirmant que ces données publiées "ne reflètent pas exactement la réalité des derniers mois".
Pourtant, selon les données publiées la semaine dernière par l'INPE, la déforestation en Amazonie brésilienne a atteint 877 km2 en octobre, un record pour ce mois de l'année depuis cinq ans.
Le gouvernement brésilien dit toutefois avoir intensifié ses efforts pour lutter contre la déforestation illégale par une présence accrue depuis trois mois de militaires dans les zones les plus touchées.
La déforestation est notamment attribuée aux activités minières illégales et à l'élevage de bétail.
L'effet Bolsonaro
À son arrivée au pouvoir en 2019, grâce en partie au soutien du puissant lobby de l'agronégoce, le président Bolsonaro a déclaré vouloir ouvrir les terres protégées et les réserves indigènes à l'agriculture et à l'extraction minière.
Ainsi, depuis trois ans, la déforestation de l'Amazonie brésilienne a atteint une moyenne annuelle d'environ 10'000 km2, l'éqiuvalent de la superficie du Liban, contre quelque 6500 km2 pendant la décennie précédente.
afp/jop