L'Autriche confine toute sa population dès lundi et instaurera la vaccination obligatoire dès février
Il faut "regarder la réalité en face", a déclaré le chancelier conservateur Alexander Schallenberg lors d'une conférence de presse dans le Tyrol, après des discussions avec l'ensemble des gouverneurs de régions.
Une semaine après avoir sévi contre les non vaccinés, il a annoncé un confinement des 8,9 millions d'habitants jusqu'au 13 décembre, une décision qui n'a "pas été facile à prendre". Il a dit être conscient qu'on demandait "énormément" aux vaccinés "parce que trop de gens n'ont pas fait preuve de solidarité".
Il a également décidé de rendre la vaccination obligatoire à partir du 1er février 2022. L'Autriche deviendra ainsi le premier pays de l'UE à prendre de telles mesures face à la résurgence des cas de Covid.
Magasins non essentiels fermés
Depuis lundi déjà en Autriche, les deux millions de personnes non vaccinées n'avaient plus le droit de quitter leur domicile sauf pour faire leurs courses, du sport ou pour des soins médicaux.
Désormais, toute la population va être concernée par la mesure dans ce pays au taux de vaccination de 66%, soit légèrement en deçà de la moyenne européenne, malgré l'instauration d'un passeport sanitaire dès le printemps.
Les magasins non essentiels, restaurants, salles de concert et cinémas seront fermés. Les écoles restent ouvertes pour l'instant, mais les parents sont encouragés à garder leurs enfants à la maison s'ils le peuvent. Le télétravail est fortement recommandé.
Les cas continuent d'augmenter
Le gouvernement avait commencé à durcir le ton début novembre et les restrictions qui avaient alors été mises en place ont entraîné une nette hausse du nombre d'inscriptions dans les centres de vaccination.
Mais les cas continuent d'augmenter, se situant à des niveaux inédits depuis l'émergence de la pandémie: vendredi, près de 16'000 nouvelles contaminations ont été enregistrées.
"Nous avons trop de forces politiques dans ce pays qui s'opposent avec véhémence" à la vaccination, a fustigé le chancelier, dénonçant un "attentat contre notre système de santé".
Une manifestation soutenue par le parti d'extrême droite FPÖ est prévue samedi à Vienne et des milliers de personnes sont attendues. Son chef anti-vaccins, testé positif au coronavirus, ne pourra pas y assister. "L'Autriche est maintenant une dictature!", a lancé Herbert Kickl face aux nouvelles mesures.
ats/jop et asch