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L'Américain qui a tué deux personnes lors de manifestations à Kenosha a été acquitté

Le jeune Américain qui a tué deux personnes lors d'une manifestation antiraciste à Kenosha a été acquitté vendredi à l'issue d'un procès très suivi aux Etats-Unis. [AP/Keystone - Mark Hertzberg]
L'Américain qui a tué deux personnes lors de manifestations à Kenosha a été acquitté / Le Journal de 8h / 1 min. / le 20 novembre 2021
Le jeune Américain qui a tué par balle deux personnes et blessé une troisième en marge de manifestations antiracistes en août 2020 à Kenosha, a été acquitté vendredi à l'issue d'un procès très suivi aux Etats-Unis.

Les douze jurés d'un tribunal de l'Etat du Wisconsin l'ont déclaré "non coupable" des cinq chefs d'accusation qui pesaient sur lui, dont meurtres, au quatrième jour de leurs délibérations.

Le jeune homme de 18 ans, qui encourait la réclusion à perpétuité, avait plaidé la légitime défense. A la lecture du verdict, il s'est effondré en larmes avant de quitter rapidement la salle d'audience.

Son procès a exposé au grand jour les fractures de la société américaine sur les armes à feu, le droit à l'autodéfense et le mouvement antiraciste Black Lives Matter (les vies noires comptent) et le verdict a, sans surprise, suscité des réactions aux antipodes.

Le maire démocrate de New York Bill de Blasio a ainsi fustigé un "déni de justice", tandis que l'élue républicaine du Congrès Mary Miller tweetait: "Dieu bénisse l'Amérique".

>> Revoir le reportage du 19h30 :

Les violences policières ont dégénéré à Kenosha dans le Wisconsin. Deux manifestants ont été tués par un adolescent armé
Les violences policières ont dégénéré à Kenosha dans le Wisconsin. Deux manifestants ont été tués par un adolescent armé / 19h30 / 2 min. / le 27 août 2020

La Garde nationale mobilisée

Pour éviter d'éventuels débordements, le gouverneur du Wisconsin a demandé à 500 soldats de la Garde nationale de se tenir prêts à intervenir à Kenosha.

Le 23 août 2020, cette ville de la région des Grands Lacs s'était enflammée après une bavure policière contre un Afro-Américain.

Alors âgé de 17 ans, l'accusé s'était équipé d'un fusil semi-automatique et avait rejoint des groupes armés venus "protéger" les commerces. Dans des circonstances confuses, il avait ouvert le feu, tuant deux hommes et en blessant un troisième.

"Je n'ai rien fait de mal, je me suis juste défendu", a-t-il plaidé, en pleurs, lors de son procès, assurant avoir tiré après avoir été pris en chasse et attaqué par ces trois hommes - tous blancs comme lui.

Une égérie pour les conservateurs

L'accusé était "un touriste du chaos" qui "cherchait l'excitation" et s'est "volontairement et en toute connaissance de cause mis dans une situation dangereuse", a rétorqué le procureur Thomas Binger dans son réquisitoire.

L'accusé a comparu libre, des soutiens ayant payé les deux millions de dollars de caution.

Le jeune homme est en effet devenu une égérie dans certains milieux de droite pour qui la grande mobilisation contre les violences policières de l'été 2020 était l'oeuvre d'"antifas" ou "d'anarchistes".

A l'inverse, à gauche, il incarne les excès de la culture des armes et du droit à l'auto-défense.

afp/ther

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