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Plusieurs mobilisations en France contre les violences sexistes et sexuelles

Plusieurs dizaines de milliers de personnes se sont rassemblés Place de la Republique à Paris pour dire "stop" aux violences sexistes et sexuelles, lors d'une manifestation le 20 novembre 2021. [AFP - Alexis Mercier / Hans Lucas]
Plusieurs mobilisations en France contre les violences sexistes et sexuelles / Le Journal horaire / 23 sec. / le 20 novembre 2021
Les défenseurs des droits des femmes étaient mobilisés samedi dans les rues de Paris et de nombreuses villes de France pour dire "stop" aux violences sexistes et sexuelles et "exiger des politiques publiques à la hauteur".

A Paris, 50'000 personnes étaient rassemblées samedi, selon les organisateurs, soit moitié moins qu'il y a deux ans. D'autres rassemblements étaient programmés partout en France entre samedi et le 25 novembre, journée internationale contre les violences faites aux femmes. A Rouen, une centaine de personnes ont également défilé, selon la presse régionale.

Deux ans après le "Grenelle" contre les violences conjugales, "l'impunité doit cesser. L'éducation à l'égalité doit devenir une priorité", martèle l'appel à manifester, porté par le collectif féministe #NousToutes et une soixantaine d'associations, syndicats et partis politiques.

Les manifestations étaient également l'occasion de dénoncer l'inceste et les violences pédocriminelles subies par les enfants dans le cadre conjugal, ont précisé les organisateurs.

Pour la première fois, un "cortège chrétien", porté par des "organisations chrétiennes féministes et LGBTQIA", devait prendre part au cortège parisien, "autour des victimes de violences sexistes et sexuelles dans nos Églises". "Les institutions chrétiennes sont nombreuses à mener de violents combats pour imposer des stéréotypes discriminants" et une "hiérarchisation des sexualités", relève le collectif.

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Des mesures jugées trop faibles

"Les violences ne sont pas une fatalité, elles peuvent cesser", a assuré devant les journalistes Marylie Breuil, du collectif #NousToutes, pour qui "il existe un décalage immense entre la mobilisation de la société et l'engagement des politiques". Elle a dit attendre des candidats à la présidentielle "des engagements forts en matière de prévention".

"Quand on augmente de 60% le nombre de places d'hébergement, quand on vote quatre lois pour accompagner non seulement les victimes, mais aussi leurs enfants, quand on fait en sorte que les auteurs soient pris en charge pour éviter la récidive, ce sont des actes factuels", a plaidé de son côté la ministre déléguée à l'Égalité femmes-hommes Elisabeth Moreno sur Europe 1. Elle a aussi évoqué la formation de policiers et gendarmes et la mise en place de bracelets anti-rapprochement. "Chaque féminicide est un féminicide de trop, mais on peut voir que toutes ces actions commencent à porter leurs fruits", a-t-elle affirmé.

Mais pour Sandrine Bouchait, présidente de l'Union nationale des familles de féminicides présente à la manifestation, "il y a eu quasiment 600 femmes assassinées pendant le quinquennat, c'était censé être une grande cause nationale mais les chiffres sont quasiment les mêmes que ceux du quinquennat précédent, c'est une rigolade".

Une manifestante tient une pancarte sur laquelle on peut lire "Plus écoutées mortes que vivantes", lors d'une manifestation contre les violences sexistes et sexuelles à Paris, le 20 novembre 2021. [AFP - Alain Jocard]
Une manifestante tient une pancarte sur laquelle on peut lire "Plus écoutées mortes que vivantes" lors d'une manifestation contre les violences sexistes et sexuelles à Paris, le 20 novembre 2021. [AFP - Alain Jocard]

En France, quelque 220'000 femmes sont victimes de violences et 94'000 sont violées chaque année, relève #NousToutes. Depuis le 1er janvier, 101 femmes ont été tuées par leur conjoint, selon le décompte du collectif "Féminicides par compagnon ou ex". Pour l'ensemble de l'année 2020, le chiffre avait atteint 102 féminicides et 146 en 2019, selon le ministère de l'Intérieur.

Des engagements attendus

Les organisations féministes estiment que l'Etat devrait consacrer un milliard d'euros par an à cette lutte, au lieu de 360 millions aujourd'hui. "Nous sommes à quelques centimes près au milliard (d'euros) qu'elles réclament", a assuré Elisabeth Moreno.

Elles demandent également des mesures de prévention. "Il faut apprendre aux plus jeunes ce qu'est le consentement et que tous les collégiens ou lycéens passent un brevet d'éducation à la non-violence, sur le même modèle que la sécurité routière", a détaillé Marylie Breuil.

Elles réclament en outre un effort supplémentaire pour créer davantage de places d'hébergement pour les femmes qui fuient leur conjoint violent. Dans une telle situation, environ 40% des victimes ne se voient proposer aucune solution d'hébergement, et seules 12% obtiennent une place adaptée, avec un accompagnement juridique et psychologique, selon un rapport publié jeudi par la Fondation des femmes.

ats/iar

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